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Soutien à la réserve naturelle nationale de
Roque-Haute
La réserve naturelle nationale
de Roque haute, dans l’Hérault, est célèbre
pour ses mares temporaires méditerranéennes
abritant une diversité remarquable et typique (Marsilea,
Pilularia…) d’intérêt national et
international (programme Life en cours).Un conflit opposait
le gestionnaire désigné par l’État
(AGRH-RH) et les 2 principaux propriétaires fonciers.
Deux d’entre eux ont interdit l’accès au
gestionnaire et mis en place des clôtures ; 92 % de
la surface de la réserve étaient ainsi inaccessibles
aux agents assermentés et aux scientifiques rendant
impossible la surveillance et la gestion.
Les propriétaires ont engagé des travaux illégaux
qui ont été verbalisés, mais les procédures
n’ont pas abouti à ce jour.
L’administration, (Procureur, Préfet, Diren)
n’a pas apporté le soutien nécessaire
au gestionnaire et aux agents assermentés pour rétablir
leur autorité (notamment en leur permettant de circuler
sur les terrains privés (article L 332-23 du Code de
l’Environnement). Elle n’a pas non plus cherché
à faire appliquer la réglementation à
l’encontre de ces propriétaires, faisant du gestionnaire
le bouc émissaire du conflit.
Après un rapport de l’Inspection générale
de l’environnement, l’administration (Préfet,
MEDD et Diren) souhaitait résilier la convention de
gestion entre l’État et l’AGRN-RH et donc
confier la gestion a un nouveau gestionnaire.
Ainsi, la réserve naturelle, très inquiète quant au devenir
du patrimoine naturel national de ce site a proposé
de se mobiliser pour :
1.faire respecter la réglementation de la réserve et stopper
les atteintes actuelles au patrimoine de la réserve par certains
propriétaires ;
2.rétablir la gestion prioritaire du patrimoine de la réserve
(études scientifiques et travaux de gestion des milieux naturels)
;
3.appuyer le gestionnaire actuel fort de 17 ans d¹expériences
pour que la convention soit maintenue jusqu'à son terme. Sinon,
la gestion du site ne sera pas assurée pendant plusieurs années,
et toutes les compétences de l'équipe gestionnaire actuelle
seront perdues (licenciements économiques pour les 4 salariés
en février 2004).
La Garance est intervenue dès le mois de décembre
2003, envoyant des courriers au Procureur de la République
de Béziers, au Préfet de l'Hérault et
à la Ministre de l'Ecologie, demandant une application
ferme de la réglementation, et apportant son soutien
au gestionnaire actuel pour qu'il soit maintenu. Un article
est également paru dans la revue n°66. Un nouveau
courrier a été envoyé à la Direction
de la Nature et des Paysages le 8 novembre 2004 pour l'alerter
sur le problème du reclassement des salariés
et de la continuité de la gestion. Cette dernière
répondait le 22 mars 2004, confirmant une solution
par un changement de gestionnaire.
Le licenciement économique des quatre salariés
de l’AGRN-RH a eu lieu le 31 aout 2004, la liquidation
de l'AGRN-RH fin 2004.
La surveillance de la réserve a été confiée
à l'ONCFS.
- Mangrove menacée par l'implantation
d'un centre commercial en Martinique.
La Société
DOLIBAM (groupe Bernard Hayot) implante début 2004
un hypermarché de l’enseigne Carrefour sur la
commune de Ducos, en Martinique.
Le Centre commercial prévu sera d’une surface
de 5 600 m2 avec une emprise totale de six hectares.
Cette implantation se fait aux détriments d’une
forêt et d’une mangrove (une des plus belles de
Martinique).
L’importance et la fragilité des mangroves sont
mises en évidence depuis longtemps par les milieux
scientifiques, notamment comme zone de reproduction du poisson,
et pour la préservation des côtes. Les mangroves
sont menacées et en régression sur l’ensemble
des zones tropicales et particulièrement en Martinique.
Par ailleurs, l’île est suréquipée
en grande surfaces (7 hypermarchés et une vingtaine
de centres commerciaux) qui entraînent la disparition
des petits commerces.Le Groupe Carrefour apporte son enseigne
alors qu’il a pris par ailleurs des engagements relatifs
au développement durable notamment en adhérent
au Club Pro forêt du WWF.
Le Groupe Bernard Hayot met en avant le cahier des charges
Haute Qualité Environnementale du projet (HQE) et la
conformité avec le POS.
Les Conseils général et régional, la
DDE soutiennent le projet et financent la voie d’accès.
Une résistance locale s’est organisée
(Assaupamar), mais les travaux ont été inaugurés
le 2/12/2003 sous surveillance policière.
Le Tribunal administratif a rejeté la demande d’annulation
du permis de construire déposé par l’Assaupamar.
Selon certains observateurs, les informations de l’Assaupamar
sont à prendre avec prudence.
La Garance a fait paraître une actualité dans
la revue n°65. Un courrier a été envoyé
le 23 janvier 2004 au PDG du groupe Bernard Hayot et à
Daniel Bernard, PDG du groupe Carrefour. Une relance auprès
du groupe Carrefour a été envoyé le 22
juillet 2004.
Nous avons reçu des réponses de la Société
Dolibam et de Carrefour, assurant que : le projet ne touche
pas la mangrove, répond à des critères
HQE et qu'une gestion des eaux pluviales est assurée.
Le permis de construire est annulé par le Tribunal
administratif de Fort de France le 02/03/2004 en raison de
plusieurs lacunes dans les procédures d’autorisation.
- Avenir de la botanique en France
L'éditorial "Plantes et botanistes
disparaissent de la recherche et de l'enseignement supérieur"
du numéro 63 a valu à La Garance voyageuse un
courrier abondant, et, sur Tela botanica, une discussion assez
vive s'est engagée. Notre communauté de botanistes
(au sens le plus large) ne peut que se féliciter de
cette vivacité, des multiples suggestions et de la
richesse des débats.
Il nous a semblé important de faire une synthèse,
pour relativiser certains points, en éclaircir d'autres
et enfin répondre collectivement aux nombreuses interventions.
Les faits ne sont pas contestés, à l'exception
de la portée de la réforme LMD. Par contre,
l'attitude à adopter face au bilan inquiétant
pose question. Enfin, plusieurs propositions sont faites.
Il est vrai que bien peu de directives ministérielles
accompagnent la réforme LMD. Ce système n'est
pas en lui-même dangereux pour la botanique (toujours
au sens le plus large, incluant physiologie végétale,
écologie végétale, bref tout ce qui relève
de la plante "verte"). Mais :
1) les volumes horaires totaux sont généralement
diminués ;
2) la "culture générale" se fait une
place grandissante en L1 et L2 ;
3) les horaires de chaque discipline sont rediscutés
dans un rapport de force (et oui, ne pensez pas que la pédagogie
préside !) défavorable aux "petites"
disciplines.
Pas besoin d'être Jérémie
pour deviner le sort promis à la botanique. Il reste
que la situation est très différente selon les
universités. Aux étudiants de bien lire les
maquettes avant de s'inscrire. Face au bilan plusieurs réactions
ont été pour dire "il ne faut pas pleurnicher"
ni se laisser aller au syndrome de la "citadelle assiégée",
et à peu près autant pour dire "oui, il
faut un grand coup de gueule" affaire d'attitude personnelle
surtout. D'autres argumentent que la botanique n'est plus
la floristique et la systématique, et qu'elle doit
s'ouvrir. Il est vrai que phylogénie moléculaire
et biologie du développement révolutionnent
notre connaissance du monde végétal et suscitent
l'enthousiasme (même si l'infirmation en 2001 du modèle
ABC, naguère tant vanté, incite à la
prudence). Mais surtout, ces nouvelles approches se font à
un niveau d'intégration qui présuppose de bonnes
bases. Essayez donc d'expliquer le complexe ANITA à
des étudiants qui ne savent pas ce qu'est un chêne
! Il est vrai que ceci concerne surtout l'enseignement et
que subsiste encore en France une recherche botanique (toujours
au sens le plus large) de qualité, heureusement, même
si le maintien des "points forts" s'accompagnent
d'une diminution générale et si les mutations
du financement de la recherche ne poussent que trop au sensationnel.
Les propositions viennent en partie, bonne
surprise, des étudiants eux-mêmes. Globalement,
celles-ci suggèrent d'utiliser les compétences
extra-universitaires (associations naturalistes et conservatoires
botaniques notamment) pour compléter la formation des
étudiants. Bien sûr, que le public dans son ensemble
doit être incité à profiter de la richesse
des associations, dont beaucoup font un travail magnifique
(vous connaissez l'association de La Garance voyageuse ?).
Mais, comme le souligne bien un intervenant, l'enseignement
supérieur se doit de former des scientifiques, pas
simplement des naturalistes, se doit de transmettre une culture.
D'autres idées sont avancées,
comme la rédaction d'un livre blanc. Pour conclure,
la botanique vit une période formidable. Les découvertes
de la phylogénie moléculaire, les développements
de la paléobotanique isotopique, l'étude génétique
des évolutions réticulées, les synthèses
de l'analyse architecturale, etc. enthousiasment et fascinent.
La demande du public en expertise naturaliste et en prise
en compte de l'environnement croît. Il serait vraiment
dommage qu'on coupe sous les pieds de la botanique l'herbe
de la formation de base.
Marc PHILIPPE,
président de La Garance voyageuse
- Mobilisation citoyenne pour sauver le Parc Mistral
à Grenoble.
Situé au coeur de la ville de Grenoble (Isère),
le parc Paul Mistral est un des rares parcs urbains de cette
ville très polluée.
Sur 18.5 ha, il compte 1537 arbres dont un orme champêtre
remarquable.
La municipalité de Grenoble et Communauté d'agglomération
de Grenoble veulent construire un nouveau stade de football
qui vient empiéter sur une partie du parc. Un groupe
"d'écocitoyens" s'oppose à la coupe
des arbres et installe des cabanes dans les arbres en novembre
2003. Ils arrivent à mobiliser la population et la
presse sur leur combat.
Un article est paru dans la Garance voyageuse n°66 pour
inviter les adhérents à participer à
la manifestation du 24 janvier 2004. La Garance a envoyé
un courrier au Maire de Grenoble le 2 février 2004
lui demandant de protéger le parc et d'accorder toute
son attention aux manifestants en organisant un référendum
local.
Le 12 février 2004, les forces de l'ordre sont intervenues
pour déloger les occupants du parc et permettre l'abattage
de 292 arbres. Le permis de construire du stade a été
suspendu par le tribunal administratif en mars 2004 suite
à un recours des Verts.
- Motion pour l'extention des réserves biologiques
intégrales de la forêt de Fontainebleau en soutien
au projet de l'ONF.
L'Office National des Forêts projette
de porter à plus de 1000 ha la surface classée en réserve
biologique intégrale en forêt de Fontainebleau (actuellement
il existe 580 ha). Ce statut permet une protection intégrale
de la forêt et un retour vers un fonctionnement naturel de
l'écosystème, nécessaire à l'épanouissement d'espèces des
phases forestières terminales. Ce projet d'extension étant
attaqué par certaines associations d'usagers locales, l'Association
des naturalistes de la vallée du loing et de Fontainebleau
a décidé de lancer une motion de soutien.
Le Conseil d'administration de La Garance a décidé de signer
cette motion.
- Défense des parcs naturels italiens
Juillet 2002 : des choses très
graves surviennent en Italie, dans le silence d'une presse
muselée, d'un gouvernement complice, et d'une opinion publique
découragée et désinformée. Le parc des Abruzzes est l'un des
plus anciens d'Italie, avec plus de 8000 espèces végétales
et animales. Là ont été sauvés lynx, ours, chamois, cerfs,
mais aussi des hêtraies centenaires et des plantes endémiques.
C'est à partir des populations de loup sauvées in extremis
dans les Abruzzes que cette espèce a pu re-coloniser les Apennins,
puis la France. Aujourd'hui, en plein coeur du parc, avec
le soutien du gouvernement, se met en place un projet fou
de station de ski avec enneigement artificiel et parc immobilier.
Des milliers d'arbres ont été coupés sur le Mont Ceraso (Site
classé d'intérêt communautaire, SIC). Le directeur du parc,
Franco Tassi, qui a essayé de s'opposer, a été limogé et les
crédits du parc fortement diminués. Des permis de construire
bloqués depuis 1986 car illégaux ont été régularisés.
D'autres parcs sont menacés. Celui de Portofino a été amputé
de 2000 hectares (la moitié de sa surface!), des puits pétroliers
sont exploités par des sociétés privées dans celui de Pollino,
un projet de tunnel menace Gran Sasso, une autre station de
ski est projetée pour le parc de Stelvio, etc.
Ceci arrive subitement, alors que les parcs italiens étaient
reconnus comme un exemple en matière d'intégration de la vie
rurale et de développement touristique contrôlé, compatibles
avec la préservation de la vie sauvage.
- Maintien de la Loi Littoral
Malgré la loi littoral adoptée
en 1986, et destinée à protéger les côtes françaises contre
l'urbanisation effrénée, la pression de construction sur ces
espaces fragiles ne s'est pas relâchée. Un bilan de l'institut
français de l'environnement permet de constater que, chaque
année, près de 50 000 nouvelles constructions sortent de terre
sur le littoral français, soit 12% des logements produits
sur seulement 4% du territoire.
La loi Littoral doit aussi s'appliquer aux communes estuariennes
dont la liste est publiée par décret, mais ledit décret n'est
jamais paru depuis 1986 ! En plus de ce bilan plutôt négatif,
deux décisions politiques mettent en péril cette loi littoral
: un amendement glissé dans la loi relative à la solidarité
et au renouvellement urbain légalise les paillotes construites
avant 1986 dans la bande des 100 mètres et le projet de loi
relatif à la Corse régionalise les dérogations... ce qui représente
un précédent fâcheux.
Pour défendre le littoral, France Nature Environnement lance
une pétition que La Garance voyageuse relaye dans son n°55.
- Protection de la forêt de l’Orgère,
(Savoie, France)
Située dans la zone centrale du Parc national de
la Vanoise sur la commune de Villarodin-Bourget, cette forêt
communale soumise au régime forestier, et donc gérée par l’Office
national des forêts, fait l’objet d’un projet d’exploitation.
Sa valeur écologique (cembraie-mélézin pluricentenaire) est
reconnue par les scientifiques mais le décret des parcs nationaux
permet avec ambiguïté l’exploitation dans la zone centrale
(et interdit par ailleurs toute activité commerciale ou destructrice
du milieu !). Le collectif Conform s’est constitué pour demander
la protection intégrale de cette forêt. La Garance s’y est
associée fin 1998. Début 1999, plusieurs courriers ont été
adressés aux Ministres concernés, à l’Onf et au Maire de la
commune pour demander cette protection.
Paradoxalement, une réponse favorable est venue du Ministère
de l’Agriculture tandis que le Ministère de l’environnement
s’engageait dans un compromis pour ménager le Directeur du
Parc et les élus locaux. Compromis qui a débouché sur un protocole
d’accord entre le Parc national et la commune ; à notre sens
ce protocole ne garantit pas la protection de la forêt. La
Frapna et le collectif Conform ont décidé de déposer une requête
introductive auprès du Tribunal adminstratif de Grenoble afin
de faire annuler ledit protocole. La Garance (CA
du 25/03/2000) s'est associée à ce recours.
- Amendement Hérisson
Cet amendement au projet de loi relatif aux droits des citoyens
dans leurs relations avec l’administration, visait à limiter
les possibilités de recours juridiques des associations de
protection de l’environnement en matière d’urbanisme, en les
obligeant à consigner une somme d’argent avant tout recours.
Au côté de France nature environnement, le Bureau de l’association
a décidé de mener une action de lobbying auprès des députés
avant le passage de la loi en deuxième lecture à l’Assemblée
nationale. L’ensemble des députés a donc été contacté par
courrier. L’amendement a été rejeté en deuxième lecture le
23/11/1999, puis de manière définitive le 30/03/2000.
- Préservation du plateau de Loëx
(Haute-Savoie-France)
La commune de Verchaix poursuit son projet de route de montagne
sur le plateau de Loëx, une zone jusque-là épargnée par le
tourisme de masse. Il abrite plusieurs plantes remarquables
ainsi que le dernier bastion du grand tétras dans les Alpes
françaises. Dans le cadre de la révision du Plan d’occupation
des sols de la commune, La Garance a communiqué ses
inquiétudes au Commissaire enquêteur.
- Biotechnologies :
Dans le cadre de la campagne lancée par France nature environnement
intitulée “ Pas d’Ogm dans nos cantines ”, La Garance
a écrit aux maires des grandes villes du Sud-est pour leur
demander de ne pas utiliser d’aliments génétiquement modifiés
dans les cantines scolaires dont ils ont la gestion. Vous
aussi, vous pouvez écrire à votre maire en téléchargeant un
modèle de lettre.
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