En février 2005, les Amis de la terre ont lancé
une campagne pour la protection du moabi (Baillonella
toxisperma). Cet arbre des forêts tropicales humides
africaines (Nigeria, Congo…) peut atteindre 60
mètres de haut et vivre 600 ans. Il pousse de
façon très dispersée en forêt
(1 adulte pour 20 ha). Le moabi est très utilisé
par les peuples indigènes pour des usages alimentaires
(huile extraite des graines), médicinaux et symboliques
(écorces).
Une étude réalisée à Dja
(Cameroun) a permis de recenser 50 utilisations médicinales
de cette espèce.
Bien malheureusement pour les populations locales, le
moabi est très convoité pour son usage
en menuiserie (fenêtres, portes, escaliers, parquets)
et fait l’objet de coupes intensives. En outre,
l’embargo sur les bois libériens et la
diminution de l’offre de nyangon sur le marché
ont augmenté la pression sur le moabi depuis
2 ans. Rappelons enfin que l’UICN classe Baillonella
toxisperma en espèce vulnérable.
La pression actuelle de l’exploitation pose de
multiples problèmes . D’abord de conservation,
du fait de coupes faites sur des diamètres assez
faibles ne laissant pas à l’arbre le temps
de fructifier. L’exploitation de « type
minier » prélevant 75 % des semenciers
(selon une thèse de Laurent Debroux en 1998)
aggrave encore la situation. Enfin, cette exploitation
engendre également des problèmes humains
: des conflits d’usage importants ont lieu avec
les populations indigènes, l’exploitation
forestière en Afrique centrale s’accompagne
très souvent de coupes illégales, de violations
des droits de ces populations et parfois de violences.
La Campagne initiée par les Amis de la Terre
a pour objectif d’inciter les fabricants et distributeurs
à privilégier les bois indigènes
européens et à utiliser le label FSC,
et demande au gouvernement français d’appuyer
le classement du moabi en annexe I ou II de la CITES.
La Garance, approuvant les objectifs de cette campagne
a décidé de la soutenir, notamment par
la publication d’un article dans le n°70 de
la revue.
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