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La toile botanique

Les habitués de la revue connaissent déjà la rubrique "La toile botanique" présente depuis le numéro 55 et animée par Marc Philippe. Chaque trimestre, elle vous propose des adresses de sites visités pour vous. Pour faciliter votre curiosité, les voici recensées dans cette rubrique par numéro.

Certaines pages peuvent ne plus être disponibles, si vous en trouvez, merci de nous les signaler.


    n°92
Dis le web, l'herboristerie, c'est comment ailleurs ?
  n°91
Le carnet en ligne de Tela Botanica
n°90
Une bogue sur le web
  n°89
Webographie messicole
  n°88
Toi l'ethnobotanique
n°87
Au nom de Darwin
  n°86
Arbres de paradis
  n°85
La concurrence de La Garance
n°84
Allons boire sur le web
  n°83
Le réseau ONEM, par J. L. Hentz
  n°82
Biofotoquizz, un site pour botanistes de tous niveaux
n°81
Apprendre la botanique sur le web
  n°80
Plantes fantastiques dans un monde virtuel
  n°79
La toile aux couleurs d'automne
n°78
La Garance voyageuse sur le web
  n°77
Des envahisseuses sur le web !
  n°76
Une navigation sur les plantes toxiques
n°75
La Garance fait la tournée des écoles
  n°74
Des images, des magies, sur le Web
  n°73
Quand le Web mousse
n°72
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens
  n°71
La toile paléobotanique
  n°70
Quand le web fait croquer la pomme
n° 69
La flore sud-américaine sur la toile
  n° 68
Entre flore alpine et troupeaux,
Cyber-Garance sur l'Alpe
  n° 67
plantes et spiritualité sur la toile
n° 66
la flore méditerranéenne sur le web
  n° 65
www et noms de plantes
  n° 64
patrimoine potager sur la toile
n° 63
plantes et humour sur la toile

n° 62
le passé des plantes sur la toile

n° 61
parfums de plantes
n° 60
éloge des sites "amateurs"
  n° 59
allons batifoler sur le net !
  n° 58
arbres en ligne, surfez sur les arbres
n° 57
légumes à la sauce WWW
  n° 56
sites parlant de "forêt tropicale"
  n° 55
Premier pas botanique sur l'Internet
Toile botanique n°60
.::. Petite astuce .::.
Certains sites proposés sont en anglais, pour ne pas passer à côté d'informations
qui pourraient vous intéresser, pensez aux traducteurs !
Copiez l'adresse en question et cliquez ici pour l' insérer dans "Traduire une page web"
.



La toile botanique n° 92
Dis le web, l'herboristerie, c'est comment ailleurs ?

 

 

 


L’herboristerie a un statut variable selon les pays.

L’herboristerie et les plantes médicinales éveillent beaucoup d’intérêt, et le WWW donne accès à des milliers de pages. Cette chronique a fait son chemin à travers ce foisonnement de propositions en s’articulant sur une question : « et comment c’est ailleurs ? » Alors que la situation en France est passablement confuse, comment conçoit-on formation à l’herboristerie et commerce des plantes chez nos voisins (voir un peu plus loin) ? Comme souvent, relever le nez du guidon et avoir une vision autre que franco-française est enrichissant, et l’Internet est un excellent média pour cela.
Si on veut, pour commencer, avoir une idée de la situation chez nous, on peut pointer [1]. Ce court article intitulé Aspect juridique et statut de l’Herboristerie, signé de Catherine Dumusois, était paru dans la revue de l’association « Passerelle Eco ». Plus technique, mais rendant bien compte de l’actualité de la question, le site du Sénat rapporte un échange récent (fin avril 2010) sur la question du diplôme d’herboristerie en France, entre le socialiste Jean-Luc Fichet et Mme Rama Yade, ministre de la Jeunesse et des Sports [2]. Malheureusement, il semble que la situation chez nous soit relativement bloquée.
Il faut donc aller voir ailleurs, en Suisse francophone par exemple [3]. Le droguiste-herboriste suisse est formé en quatre ans, en alternance ; ses compétences sont centrées sur les produits chimiques en général (peintures, solvants, hygiène, cosmétique etc.) et leur utilisation, ainsi que sur les plantes médicinales. Avec l’appui d’une organisation professionnelle très active et de cours de spécialisation en formation continue, le droguiste-herboriste peut validement conseiller l’utilisation de plantes et aider à l’automédication. Les Suisses germanophones aussi sont attachés à l’usage des plantes médicinales [4].
En Allemagne, le commerce des plantes médicinales est très développé, ce pays est du reste leader à l’échelon européen. La version allemande de la page Wikipédia consacrée à la phytothérapie [5] est d’ailleurs de loin la plus développée, avec beaucoup de liens. Le site Heilpflanzen-welt [6] est également très riche en informations. Si la langue de Goethe vous pose quelques soucis, pointez-donc [7] pour un brûlot en français (euh… en wallon une fois) sur « les herboristes belges du boulanger à la péripatéticienne » : un humour féroce au deuxième, voire troisième degré, mais quelques vérités bien senties aussi. Depuis avril 1999, la Belgique a adopté une législation qui reconnaît et réglemente l’herboristerie.
Au Royaume-Uni [8], en Italie et dans certaines régions espagnoles [9], des diplômes garantissent la formation d’herboristerie. Il est donc grand temps pour une harmonisation au niveau européen. Une association européenne existe d’ailleurs, L’EHTPA (European Herbal & Traditional Medicine Practitioners Association, [10]), fondée en 1993 au moment où il semblait évident que les cadres législatifs régissant l’herboristerie devaient et allaient changer. Force est de constater que ces changements ne viennent pas vite en France.

D’autres pays ont pourtant des modèles bien intéressants. C’est ainsi que la Guilde des herboristes, au Canada [11], ou son équivalent états-unien [12] montrent bien ce que peut être une vision moderne du commerce des plantes : le consommateur a la garantie de conseils compétents, de produits sains et contrôlés, et les enthousiasmes et les passions ont leur place, pour le bien-être de tous.

Texte : Marc PHILIPPE


 


La toile botanique n° 91
Le carnet en ligne de Tela Botanica

 

 

 


Un outil de saisie et de partage de données naturalistes accessible pour tous.

Vous êtes naturaliste et vous aimez noter sur votre carnet le nom des plantes que vous rencontrez en voyage ou autour de chez vous ? Vous êtes membre d’une association qui fait des relevés de terrain botaniques et vous recherchez l’outil idéal pour consigner collectivement vos données ? Le carnet en ligne de Tela Botanica (ou CEL pour les intimes) vous intéressera sûrement… Le CEL est en effet le pendant numérique du carnet de terrain du botaniste. Il vous permet de déposer des observations de plantes de manière simple et efficace, de les géoréférencer, de les trier, de les rechercher et de les exporter.

Un outil pour gérer ses relevés de terrain
Le CEL est accessible directement et gratuitement en ligne sur le site de Tela. Les utilisateurs peuvent choisir de partager ou non leurs données (mais le partage, c’est tout de même nettement mieux !) avec la communauté des « telabotanistes ». Toutes les données saisies par l’ensemble de la communauté pour une plante donnée sont visibles sur une carte au maillage UTM 10 km x 10 km. Un module cartographique permet de repérer très précisément vos relevés sur le terrain grâce à Google Map et vous indique la commune la plus proche du point que vous avez noté. Une fonction de catalogage vous permet de retrouver vos données par date, par commune et par lieu-dit, mais également de les regrouper par projet : très utile pour travailler en équipe.

Des fonctionnalités à la demande
Parmi les avantages du CEL : aucune installation pour l’utilisateur qui n’a besoin que d’un navigateur Internet, possibilité d’utiliser le CEL sur Tela Botanica qui se charge du stockage des données en échange de leur partage avec la communauté, ou bien installation simple dans une structure pour qui le souhaite à titre « privé ». Les possibilités d’export, de récolte et de partage des données selon des standards internationaux, permettent d’échanger ses données quel que soit l’endroit où le carnet est installé. Un module « images » permet aux utilisateurs d’ajouter des photos et de les associer à des observations.

Partage des données
Parmi les applications collectives du CEL : alimenter la base de données d’images botaniques du moteur de recherche eFlore, compléter automatiquement une carte de répartition des plantes construite par les utilisateurs, servir de source de données pour des projets externes… À terme, l’aire géographique du CEL sera étendue au monde entier et il intégrera tous les référentiels de Tela Botanica de France métropolitaine et des DOM-TOM pour différents groupes taxonomiques : plantes vasculaires, mousses, lichens, algues, champignons.

Si on testait ?
Pour illustrer l’utilisation du CEL, voici un petit scénario réaliste. Vous avez organisé une sortie « bota » avec des amis à Claret dans l’Hérault, la région est magnifique, vous allez de découverte en découverte. Bien sûr, vous avez pris votre carnet de terrain sur lequel vous ne manquez pas de noter toutes les espèces rencontrées. C’est aussi l’occasion de tester le nouvel appareil photo que vous vous êtes offert.
De retour chez vous, vous vous installez devant votre ordinateur avec votre carnet et vos photos pour revenir sur vos découvertes floristiques. Avec votre identifiant Tela, vous accédez à votre espace personnel du CEL. Dans la partie haute de l’interface, vous saisissez la date et la commune, les espèces rencontrées.
Tiens ! Vous avez saisi une espèce et vous vous rendez compte, en regardant sa carte de répartition qui s’affiche à droite, qu’elle n’est pas présente dans l’Hérault. Est-ce une erreur d’identification de votre part ou bien une espèce manquante dans les cartes ? Vous approfondissez la question en interrogeant les forums « Détermination » et « Chorologie » de Tela et en faisant des recherches sur eFlore.
Le lendemain, vous rencontrez un ami expert en « bota ». Vous décidez de télécharger vos photos dans l’onglet « Images » du CEL, puis de les lier à vos observations. Vous pourrez ainsi vérifier ensemble et plus facilement vos déterminations. Après toutes ces investigations, vous décidez d’en faire profiter l’ensemble des « telabotanistes » en publiant vos observations et vos photos avec l’option « rendre public » (vous pouvez choisir, parmi les données saisies, celles que vous voulez rendre publiques). La communauté pourra ainsi profiter de vos découvertes sur les cartes de répartition dans l’onglet « Observations » d’eFlore.
En juin, vous avez programmé une autre sortie dans la même commune. Grâce à la saisie de vos précédentes observations dans le CEL, vous pourrez extraire la liste des plantes que vous avez déjà observées à cet endroit et en faire profiter vos amis.
Alors n’hésitez plus, rendez-vous sur le site de Tela Botanica, et utilisez le CEL !
http://www.tela-botanica.org/page:outils

Texte: Daniel MATHIEU, Elise MOUYSSET et Aurélien PERONNET

La Garance et Tela Botanica

Le réseau Tela Botanica s’est fixé pour mission d’organiser un espace de création, de communication et d’échanges au service de l’ensemble des botanistes de langue française, Il est géré par une association Loi 1901 qui a été créée en 1999. La Garance voyageuse fait partie des membres fondateurs. ChD


La toile botanique n° 90
Une bogue sur le web

 

 

 

Une petite balade sur les chemins d’Internet pour récolter divers châtaignes et marrons.

Le châtaignier est avec l’olivier un de ces arbres qui, chez nous, suscitent le plus de passions. Si une célèbre marque de crème de marron a contribué à l’associer à l’Ardèche, le châtaignier est pourtant largement répandu en France. Vieil arbre greffé de longue date, au port majestueux et à la fructification abondante, ou taillis vigoureux aux tiges d’un gris d’acier ; bogues sèches sous les fougères ou châtaignes acajou dans l’herbe ; feuille au contour stylé ou miel à l’amertume délicate ; bois durable ou panier d’éclisses… les sources d’émotion sont nombreuses. Et les pages parlant de cet arbre et de la châtaigne le sont aussi. Pas plus qu’on ne voit tout d’un pays lors d’un voyage, le cybermonde du châtaignier ne se dévoile pas en une seule navigation. Ces quelques adresses sont donc les premières étapes d’une découverte du châtaignier, de la châtaigne et de leurs aficionados.
En Ardèche forcément, à Saint-Pierreville, fut inaugurée en juillet 1993 la Maison du Châtaignier [1], née de la volonté de l’association des Amis de Saint-Pierreville, de la municipalité et des producteurs de châtaignes locaux. Cette maison n’est pas seulement un musée retraçant l’histoire d’une relation privilégiée entre l’homme des pentes ardéchoises et son « arbre à pain ». En effet, elle œuvre également à un programme agri-environnemental qui a permis des travaux de restauration des châtaigneraies. Également célèbres pour leurs châtaignes, les Cévennes utilisent cette image pour communiquer en direction des touristes. On ne s’en plaint pas quand c’est l’occasion de découvrir des sites aussi intéressants que [2] et [3], et notamment le chapitre historique du second.
Mais il ne faut pas croire qu’il n’y a de châtaigniers qu’entre Ardèche et Hérault. D’autres sites permettent de découvrir la châtaigneraie limousine [4] (là aussi beaucoup d’informations) ou aveyronnaise [5]. Parmi les plus méconnues, peut-être, les châtaigneraies du Var [6] et [7] et de la Tinée [8] et [9] qui peinent à survivre, et La Garance salue, bien sûr, ces associations qui se sont créées pour concourir à leur maintien. Dans les Pyrénées [10] et en Corse [11] aussi, on essaye de faire vivre les châtaigniers.
Le châtaignier, c’est aussi un bois à la résistance reconnue, que des forestiers essaient de faire mieux connaître et valoriser [12]. Une collaboration intéressante s’est mise en place en Limousin, entre un parc naturel régional et une entreprise pour l’exploitation du bois de châtaignier, avec demande de certification PEFC [13], étant donné que la résistance du bois de châtaignier permet d’économiser des traitements toxiques usuels.
Cette navigation en bogue est aussi l’occasion de découvrir deux sites hors du commun. Sur celui de « Canal Académie », première radio académique francophone sur Internet, on peut télécharger une interview de Jean Robert Pitte, un passionné de l’arbre [14]. Tout aussi étonnant, ce site mis en ligne par la bibliothèque municipale de Lyon [15] sous le nom de « Guichet du Savoir », et où l’on peut poser toutes sortes de questions, y compris sur châtaignes et marrons.
Bonne navigation, bon cybervent.

Texte : Marc PHILIPPE


La toile botanique n° 89
Webographie messicole

 

 

 

Il semble que l’on puisse rencontrer davantage de messicoles en se baladant sur la toile que dans les champs…

La Garance voyageuse, via notamment Pierre Sellenet et Sophie Lemonnier, s’est beaucoup intéressée aux messicoles, ces plantes des moissons. Alors que Pierre signe son second article dans nos colonnes, il est l’heure d’une navigation sur ce thème. De fait, quelques sites offrent déjà des listes de liens pertinents. L’idée n’est pas de faire mieux, ni même d’actualiser de manière exhaustive mais bien d’apporter sa contribution avec un journal de navigation (aussi subjectif qu’à l’usuel). Le mot même de messicole a fleuri en masse sur le web, et pas forcément que dans les pages vertes, il faut donc choisir.

Trois sites principalement donnent des listes de liens sur les messicoles, et c’est à eux que le titre de cette navigation est emprunté. Le site maison de La Garance bien sûr [1], avec son dossier messicole récemment mis à jour, mais aussi le site de Tela Botanica, avec ses listes de messicoles en fonction du degré de rareté et ses liens [2]. Récemment (2009), Sup Agro Florac a mis en ligne des pages messicoles très bien faites, avec de nombreuses ressources téléchargeables ainsi qu’une webographie messicole [3]. Les lignes suivantes essayent de ne pas trop recouper les indications de ces trois sites de base.

La Garance, vous le savez, a le cœur sensible et aime bien les belles pages. Les aquarelles de Claire Felloni [4], figurant plusieurs messicoles, sont superbes, et l’écran les met joliment en lumière. Un autre site [5] met en scène deux messicoles, coquelicot et bleuet, dans une mise en page un peu serrée, mais liant heureusement textes et illustrations.

Apprécier les messicoles c’est bien, leur trouver un domicile, c’est mieux. Tout doucement, l’idée de leur faire une place fait son chemin [6]. Des associations lancent des projets coopératifs de recensement de la flore messicole d’une région [7], d’autres expliquent comment recréer des conditions qui leur sont favorables [8]. Le cahier de fiches techniques agri-environnementales mis en ligne à [9] œuvre dans la même voie, et contient une fiche dédiée aux messicoles.

Du point de vue du botaniste, le mieux est d’essayer de faire redémarrer les messicoles locales, en réactivant la banque de graines du sol. Mais suivant les endroits, ce n’est pas toujours possible, et il faut envisager de réintroduire des messicoles. Des « mélanges messicoles » sont proposés [10], mais il conviendra de s’informer sur l’origine de ces graines. La Garance a déjà fait part de ses inquiétudes quand des écotypes étrangers à notre flore indigène, des espèces jumelles vicariantes géographiques, ou des cultivars horticoles sont introduits, risquant d’absorber génétiquement et définitivement les rares populations qui subsistent.

Enfin, il est une partie de notre flore très mal connue qui est liée quasi exclusivement aux champs labourés. Ce sont les mousses des terres arables. Ces espèces, souvent petites à minuscules, ne sont pas des messicoles au sens strict, mais sont cependant liées aux labours et aux cultures de céréales. Rien en français à ce sujet, et il faudra à l’aide de votre ordinateur aller en Grande-Bretagne pour télécharger les pages de [11]. Vous verrez que nos voisins sont beaucoup plus avancés que nous sur ce sujet, et qu’ils ont mis en place un chouette programme coopératif sous le nom de Survey of the Bryophytes of Arable Land.

Pour finir cette navigation, pourquoi ne pas pointer sur l’herbier de Linné lui-même, et y découvrir [12] l’une des messicoles les plus rares du monde : la garidelle. Et beaucoup d’autres plantes si le cœur vous en dit…

Texte : Marc PHILIPPE

 


La toile botanique n° 88
Toi l'ethnobotanique

 

 

 

L’utilisation des plantes par l’homme n’est pas réduite au domaine alimentaire. L’ethnobotanique permet d’avoir une vision plus large des rapports que l’humanité entretient avec le monde végétal

L’ethnobotanique, étude des relations entre hommes et plantes, est née en 1895, ou du moins le mot fut-il forgé à cette époque, car hommes et plantes sont si intriqués que les réflexions à ce propos précèdent très probablement la période historique. Vos moteurs de recherches préférés et vos habituelles encyclopédies en ligne vous donneront de nombreuses informations sur ce sujet. La navigation d’aujourd’hui vous propose, après une mise en perspective, d’aborder de façon toujours aussi cybernétique que subjective une sélection de liens sur trois points : les jardins, les formations, et les textes.

L’ethnobotanique française occupe une place honorable au niveau international. L’une de nos grandes pointures nationales est Pierre Lieutaghi. Dans son texte intitulé L’ethnobotanique au péril du gazon, il a utilisé en exergue cette superbe citation d’André-Georges Haudricourt (à découvrir sur [1]) : « Les rapports de l’homme avec la nature sont infiniment plus importants que la forme de son crâne ou la couleur de sa peau pour expliquer son comportement et l’histoire sociale qu’il traduit ». Le texte d’Haudricourt paru dans la revue L’Homme en 1962 (à télécharger sur [2]) et celui de Lieutaghi édité dans la revue Terrain en 1983 (à télécharger sur [3]), sont tous deux denses, brillants, d’une intelligence et d’une érudition rares. À eux deux, ils nous en apprennent plus sur l’ethnobotanique que bien des pages de traités car, comme le dit joliment Lieutaghi, « L’ethnobotanique est bien plus que l’histoire de l’homme lue entre les feuilles ».

L’une des réalisations phares de l’ethnobotanique est celle de jardins, et la lecture de ce numéro de La Garance voyageuse vous aura sans doute convaincu(e) que le jardin est un des lits favoris de ces amours entre hommes et plantes. Les jardins ethnobotaniques ne sont pas rares et il fallait bien sélectionner ; alors ont été choisis ceux de La Gardie, à Rousson, dans le Gard [4]. J’aime aussi beaucoup celui de la Chartreuse d’Arvières, dans l’Ain, et même si son site (web) n’est pas à jour [5], le jardin existe bien et dans un site (naturel) splendide. Les amateurs de dépaysement pourront préférer celui de Cordoue [6], au sein d’un des plus vieux jardins botaniques européens, ou encore l’exotisme du jardin d’Eden de La Réunion [7].

Comme ces lectures vous donneront probablement l’envie d’aller plus loin, deux possibilités s’offrent à vous : sortir et ouvrir grand vos oreilles pour entendre ceux qui ont su rester à l’écoute de ce qui les entoure, qui ont su préserver une connaissance séculaire des plantes et la cultiver sans se préoccuper de Savoir et de Science ; ou bien, au contraire, rejoindre ces savants qui construisent la science ethnobotanique. Les deux ne sont pas incompatibles et dans les deux cas une formation vous aidera. Celle de l’université de Lille-2 est bien connue [8] ; celle de François Couplan, qui a contribué au voyage de La Garance en tant qu’auteur, est plus récente [9].

Pour compléter cette navigation, trois textes bien différents sont téléchargeables sur le Net. Le premier [10] traite du calebassier d’Amérique tropicale. Paru en 1910 dans le Journal de la Société des Américanistes, il illustre l’approche un peu encyclopédique et érudite qui prévalait à l’époque. Il reste cependant factuel et semble dépourvu de la suffisance ethnocentrique si fréquente alors. Le deuxième [11] est un article scientifique récent (2007) décrivant et analysant l’utilisation des plantes par la population locale dans la province d’Essaouira (Maroc). Si sa forme sacrifie nettement plus à ce que l’on appelle aujourd’hui les « sciences dures », son fond conserve le souci d’une lecture large et sociale de l’utilisation des plantes. Le troisième texte se devait d’être cyber [12] : de l’étymologie aux coutumes en passant par les usages, ce site présente un joli florilège d’ethnobotanique amateur en Artois. De tels sites sont nombreux et, s’ils ne relèvent pas toujours de l’érudition du premier texte ou de la forme rigoureuse du deuxième, ils pourraient constituer un moyen intéressant de sauver en partie de l’oubli, auquel elles semblent si irrémédiablement condamnées, les utilisations et les traditions liées aux plantes.

Texte : Marc PHILIPPE


La toile botanique n° 87
Au nom de Darwin

 

 

 

Les botanistes se devaient de rendre hommage à Darwin qui a tant apporté à leur discipline. En parcourant la toile, découvrons les plantes qui lui ont été dédiées.

Pour cette chronique, La Garance vous propose de partir sur les traces de Darwin. Charles Darwin a incontestablement fasciné des générations de naturalistes en général et de botanistes en particulier. Certains d’entre eux ont voulu, en lui dédiant des plantes, honorer la mémoire de ce maître. Le www est l’endroit idéal pour partir à la recherche de ces hommages. Ce récit de navigation permettra donc de revisiter certains sites botaniques classiques pour ce genre de recherche, puis de partir découvrir des plantes dédiées au grand homme et des sites qui en parlent.

Tout nom de plante est composé de deux mots, le premier est le nom de genre, le second celui de l’espèce, comme chez Homo sapiens ou Canis lupus. Pour chercher un nom de genre botanique, l’outil le plus performant reste l’Index Nominorum Genericorum, qui, malgré son nom latin, est en anglais [1]. Plusieurs genres ont été dédiés à Darwin, mais bien peu sont encore utilisés. Le nom de Darwinia a été donné à une Lauracée et aussi à une, Fabacée, mais l’usage de ce nom n’est légitime que pour des arbustes australiens de la famille du myrte. Ces arbustes ressemblent un peu à des bruyères et sont bien jolis [2] et [3]. Malheureusement la plupart de la trentaine d’espèces connues pour ce genre sont en danger ou proches de l’extinction.

Le nom de Darwiniella sonne bien à notre oreille française, et désignait le genre d’un groupe d’orchidées sud-américaines. Désignait, car les orchidophiles ont jugé que ces plantes devaient plutôt être rangées dans le genre Trichoceros…ce qui sonne moins bien. Des images de ces plantes se trouvent, par exemple, sur un site péruvien, commercial mais richement illustré [4]. On en trouve aussi sur le site d’un projet coopératif brésilien, le projet Orchidstudium, qui se propose de fédérer les recherches et les connaissances sur les orchidées du Brésil (en anglais) [5]. Curieusement, mais ça arrive régulièrement en nomenclature du vivant, le nom de Darwiniella a aussi été donné à une balane, un drôle de crustacé marin qui vit fixé, protégé par une coquille faite de plusieurs plaques. Toujours parmi les orchidées, et il faut se rappeler que Charles Darwin avait un intérêt particulier pour ces plantes, existe le genre Darwiniera. Une façon inattendue de découvrir cette fleur est de feuilleter l’herbier philatélique [6]. Cette cyber-collection de timbres est réellement étonnante et riche ; elle illustre même des plantes fossiles !

Le dernier nom de genre honorant le grand naturaliste anglais est Darwiniothamnus. Il a été donné par le botaniste contemporain suédois Gunner Wilhem Harling à des arbustes des îles Galápagos, un autre amour de Darwin. Ces arbustes appartiennent à l’immense famille des Astéracées (ou Composées), comme notre pâquerette. Plusieurs images sont disponibles sur le net, mais le site [7] apporte un plus que seul le web autorise : découvrir la flore des Galápagos en cyrillique ! (le Darwiniothamnus est en haut à gauche sur la page).
Le nom de Darwin a, bien sûr, été aussi utilisé pour de nombreux noms d’espèces. Pour cette recherche, le mieux est de s’adresser à L’IPNI, l’International Plant Name Index [8]. La page d’accueil est en anglais mais, en cliquant en haut à gauche sur « Search plant names », on arrive directement à un écran relativement facile. Une recherche permet alors de dénombrer 135 noms d’espèces contenant celui de Darwin : darwinii est le plus courant, mais il y a aussi darwiniana, darwinensis, darwinioides, etc. Une autre liste est disponible directement [9], signalant que, en 2007, une nouvelle espèce a été dédiée à Darwin, un astragale.

Hors de question de partir à la recherche de chacune de ces plantes, d’autant que plusieurs de ces noms ont sans doute été reconnus illégitimes ou inadéquats après leur publication. Trois plantes et, au travers d’elles, trois sites ont retenu l’attention. Drosera darwinensis est une plante carnivore du nord de l’Australie, où elle pousse sur des sables blancs temporairement engorgés d’eau. On peut en découvrir une image au sein d’une incroyable collection de photos de droséras [10], la passion soulève des montagnes et le net permet de la partager. Bien loin de là, mais toujours sur le chemin du Beagle, en Patagonie, pousse l’épine-vinette de Darwin. Le sud de l’Amérique du Sud est très riche en espèces de ce genre Berberis, beaucoup donnant un fruit délicieux (calafate). Berberis darwinii a séduit les horticulteurs européens et il est souvent proposé dans les catalogues. Une fiche est mise en ligne, avec plus de 800 autres, par le « Jardin en fleur, l’Encyclopédie » [11]. Cette encyclopédie en ligne, rédigée par des jardiniers et des amateurs éclairés, est également une ressource remarquable. La troisième plante s’appelait Eugenia darwinii, et un peu d’étymologie s’impose. En effet, Eugenia signifie littéralement le « vrai génie », ce qui, accolé à darwinii, constituait un bel hommage. Malheureusement, ce nom n’est plus utilisé, et la plante doit être nommée Amomyrtus luma. Découvrez cet arbuste chilien à [12], puis de là, pour finir ce surf sur un point d’orgue, remontez sur l’accueil (home) et partez pour un envoûtant voyage botanique.

Texte : Marc PHILIPPE

 

La toile botanique n° 86
Arbres de paradis

 

 

 

En suivant certains fils de la toile, vous pouvez aboutir à des jardins d’Éden plantés d’arbres étonnants.

Éden, Paradis, Hespérides… les jardins mythiques sont foison. Comme l’eau, l’arbre est un élément essentiel de ces jardins, et avec une telle constance que l’on comprend qu’il s’agit là de deux éléments primordiaux. L’eau et l’arbre, la forêt riveraine, les données paléontologiques confirment qu’elle pourrait bien être le refuge originel de notre espèce.
L’arbre auprès de la rivière a laissé beaucoup de reflets dans les mythologies d’hier comme dans le web d’aujourd’hui. Le recoupement des mythes des différentes cultures permet d’identifier les éléments des proto-cultures et de descendre ainsi jusqu’aux racines. A contrario, le surf sur l’hyper-discours du WWW permet de suivre le flux de sève montant de ces racines, jusqu’à des branches parfois étonnantes.
Ce journal de navigation, toujours aussi subjectif, vous convie à la découverte de quelques cyber-avatars des arbres de paradis.
Dans le jardin des délices croît l’arbre de la Connaissance qui permet de distinguer le bien du mal. Tout le monde le sait, ce dernier était un pommier, dont la pomme reste coincée dans la gorge des hommes [1]. Euh, pomme ou figue, pommier ou figuier ? Ou caoutchoutier [2] ? Les traducteurs de la Bible latine ont traduit « pomum » par pomme alors qu’en latin ce mot désigne en fait tous les fruits [3]. Comme le suggère l’article sur ce sujet dans ce numéro, il est bien probable que cet arbre de la connaissance était un figuier [4]. D’ailleurs, les arbres ont souvent servi de médiateurs entre dieux et hommes, comme l’illustre superbement [5] avec de belles photos dramatiques. Un des arbres illustrés est fameux, il a fait le tour du cybermonde sous la forme d’un document intitulé « el tronco tallado ». Le tronc de cet arbre extraordinaire porte des centaines de sculptures illustrant la Genèse, à découvrir en [6], mais il n’est pas facile de repérer sur le web où il pousse vraiment ; pour un indice, pointer [7].
Pour revenir au Paradis, l’« arbre de Paradis » existe. C’est un arbre de Floride [8], qui a été planté, entre autres, en Abaco, une île des Bahamas. Vous pouvez découvrir la flore de ce petit paradis en [9], en vous rappelant que le paradis est un jardin et donc un lieu de culture, pas une nature sauvage. C’est donc un peu un oxymore de dire d’un lieu sauvage qu’il est paradisiaque [10]. Dans cette veine du kitch, il y a d’autres « Paradise Tree » [11], plutôt consternants. Il vaut mieux se rappeler avec [12] que notre sapin de Noël est lui aussi un ancien « arbre du paradis ».
Autour de l’arbre de la connaissance s’enroule le serpent : cette image biblique se retrouve dans notre vie quotidienne sous la forme du caducée des médecins [13]. Le bâton d’Esculape, la baguette d’Hermès et le figuier du paradis ont donc des connexions symboliques avec bien des arbres de la connaissance. Même si beaucoup de ceux-ci ont les racines rongées par le serpent, comme Yggdrasil [14], ils repoussent de façon parfois bien inattendue. Ainsi « twitter », une nouvelle façon de « blogger » qui se développe beaucoup dernièrement, a-t-elle été comparée à un nouvel arbre de la connaissance [15].

Texte : Marc PHILIPPE

 

La toile botanique n° 85
La concurrence de La Garance

 

 

 

La passion des plantes n’est pas exclusive à La Garance voyageuse. On peut trouver sur la toile des sites ou des blogs parlant de botanique.

La Garance
n’est pas la seule revue à aimer le monde végétal, ni à en parler, bien sûr. Et toi-même, cher lecteur, tu t’abreuves sans doute à plus d’une source botanique. Le WWW, avec ses groupes de discussion et ses blogs, est un autre média, complémentaire des revues à bien des titres. Est-ce là une concurrence pour La Garance ? Certes, notre revue n’échappe pas aux « impératifs économiques » comme on dit, même si elle est fière de vivre sans publicité mais bien grâce à toi, cher lecteur donc. Non, non, pour La Garance, tout ce qui fait parler des plantes, tout ce qui transmet les savoirs, les passions, les indignations, les émotions, etc. en rapport avec les plantes, bref tout ce qui colle avec notre devise de faire connaître le monde végétal pour le protéger ne peut être que bénéfique.
C’est dans cet esprit que cette chronique vous propose de découvrir, via la toile, un choix, tout aussi subjectif que d’habitude, de collègues, consœurs et confrères qui partagent notre amour de la nature en général et du végétal en particulier. Deux revues sont particulièrement proches de La Garance, même si elles parlent beaucoup d’animaux : La Hulotte et La Salamandre. La première, bien connue en tant que « le journal le plus lu dans les terriers », se présente en [1]. La Garance a déjà parlé du superbe album de photos d’arbres bizarres que l’on peut consulter sur ce site [2]. Même si vous y êtes déjà allés, retournez-y donc, il s’est énormément enrichi : surprise et amusement, incroyable. La seconde, notre consœur helvète La Salamandre, partage notre goût pour l’approche sensible et pour une illustration soignée, comme vous pourrez le découvrir en [3]. Les passionnés d’un groupe de plantes, comme les Fous de Palmiers [4] ou la Société française des Iris et plantes bulbeuses [5], ont souvent des revues bien intéressantes. Les amateurs de jardins ont les leurs aussi, dont beaucoup sont commerciales, et La Garance se contentera de mentionner Les Quatre Saisons du Jardin Bio [6]. Du côté des calés en botanique, le Journal de botanique de la Société botanique de France [7] traite d’écologie végétale, mais aussi de systématique, de biogéographie et de bien d’autres choses, à un niveau professionnel. Le journal des férus de floristique et de prospections botaniques est plutôt Le Monde des Plantes [8], une revue centenaire qui se porte fort bien même si elle n’est guère présente sur le Net. Guère plus « cyber-apparente » quoique magnifique, la revue Hommes & Plantes [voir 9 ou 10] partage l’intérêt de La Garance pour l’ethnobotanique et l’histoire de la botanique.
Mais ce média qu’est le Web a aussi permis la naissance et la diffusion d’OENI (Objets éditoriaux non identifiés). Certains ont une forme proche de celle d’une revue classique, comme Asarum Magazine [11], qui se proclame « premier magazine consacré à l’étude de la flore d’Asie » et « The first magazine for the study of flora of Asia » car, eh oui, il est bilingue. Exclusivement distribué en ligne, il aborde des sujets peu connus et s’intéresse beaucoup aux applications horticoles. Un autre magazine électronique, Phytomania [12], ambitionne de regrouper des informations « contrôlées » pour permettre une utilisation « intelligente » et non « mystique » des possibilités thérapeutiques des plantes et de leurs extraits. Le site de référence de la botanique francophone est Tela Botanica qui édite sa « Lettre d’information » électronique [13]
Mais d’autres sites, encore, inventent une forme plus libre où se mêlent gazette, reportages et balades comme Pixiflore [14].
Et puis, enfin, il y a le vaste monde des blogs, où l’on trouve de tout, même des sites très attachants. Là, il va falloir redire que cette sélection est forcément limitée et subjective, ne vous fâchez pas si vous n’y voyez pas le vôtre, il y en a tant ! La Garance a aimé « Fonge et Florule » [15] qui propose photos, chroniques et réflexions, « Plantes des jardins et des chemins » [16], avec de nombreuses photos et beaucoup de sensibilité, ou encore « La Bouriane verte » [17], un blog où, au fil des saisons et des passions, sont rapportés vagabondages botaniques, actions et indignations. Mais encore une fois, il y en a tant… et la distinction entre blog et site est parfois bien difficile : voyez par exemple Secrets de fruit [18] et le dernier clic de cette chronique sera pour ce site d’un passionné de fruits.

Texte : Marc PHILIPPE


La toile botanique n° 84
Allons boire sur le web

 

 

 

Un petit tour sur la toile pour découvrir des recettes de boissons peu connues, celles qui se transmettaient de bouche à oreille avant que le réseau ne prenne le relais.

Maintenant que la très grande majorité des Français est citadine, elle n’a que bien rarement l’occasion de s’intéresser au monde végétal. Quelques jardinières et arbres d’alignements essaient bien d’égayer leur biotope quotidien, mais la pauvreté de la biodiversité que cela représente consterne celui qui ouvre un peu les yeux. Subsistent quelques gestes, bien pâles reflets d’une époque où une vive attention pour les plantes était nécessaire à la survie : noyau d’avocat sur un verre, semis de tomate sur l’appui de fenêtre, cueillettes-loisirs, etc. Parmi les rares occasions que nous avons d’utiliser les plantes en dehors des circuits commerciaux figure, en bonne place, la préparation de boissons « artisanales ». Une accroche que La Garance exploite depuis longtemps via sa « chronique à boire ».
Vin, bière, thé, café…, les plantes sont à la base de la majorité de nos boissons. Pourtant, cette nouvelle rubrique de « cybernavigation » choisit de s’intéresser plutôt à des breuvages moins connus. Snobinarde, La Garance ? Pas le moins du monde, mais des tas d’informations étant disponibles pour les boissons « classiques » dont la fabrication est monopolisée par le commerce, La Garance a préféré se pencher sur ces recettes que l’on s’échange de proche en proche, sur ces savoir-faire que l’on cultive amoureusement.
Le www permet, bien sûr, d’accéder à des centaines de recettes de « vins ». Par exemple, une préparation qui se fait surtout dans l’ouest de la France, le vin d’épine ou « trousse-pinette ». Vous trouverez des recettes à [1], [2] ou encore [3] qui, en plus, donne quelques explications sur l’origine du nom. Le prunellier (Prunus spinosa) parfume ce vin d’un agréable et léger goût d’amande amère. Une belle surprise qui vous fera peut-être reconsidérer cet arbuste mal-aimé, aux embrassades un peu accrocheuses.
Les sirops sont d’autres préparations faciles à faire et que l’on peut décliner avec un grand nombre de plantes. Le sirop d’épicéa est un classique, et l’on peut trouver des recettes à [5] ou encore [6] (qui donne plein d’autres recettes sympathiques à base de plantes). Si l’épicéa n’est pas toujours très apprécié depuis qu’il a été planté n’importe où, ce sirop très parfumé permet de le redécouvrir sous une autre facette. Attention, la collecte des « bourgeons » est assez dommageable à l’arbre, il faut donc limiter sa récolte, et la répartir sur plusieurs arbres.
Pour illustrer une préparation à base de lait, cette chronique devait continuer avec la caillebotte à la chardonnette. Cette caillebotte est surtout consommée comme un fromage blanc, mais on peut aussi la battre avant qu’elle ne soit trop prise. Cela donne une boisson onctueuse et très rafraîchissante. Mais, sur le web, il a été bien difficile de trouver une recette. Des sites anglais [7] et allemands [8] mentionnent cet usage, mais c’est finalement au détour d’une discussion sur le site de Tela Botanica [9] que j’ai trouvé une recette en français. La chardonnette, une cousine de l’artichaut et du cardon, donne un goût assez particulier qui se marie très bien avec l’onctuosité du lait mi-pris. Et si vous n’arrivez pas à trouver de chardonnette, essayez le kéfir [10].
Comme il y a des soirs où l’on a bien besoin d’une petite douceur revigorante, on peut continuer avec une liqueur. Sur ce chapitre, le web est aussi une source prolixe. La liqueur de genièvre, un autre arbuste bien piquant, a un charme rustique inimitable. C’est un classique en Belgique [11], et l’occasion d’un témoignage attachant à [12].
Pour finir, je vous propose une « eau chaude » avec une plante que l’on n’utilise pratiquement plus à cette fin, malgré son nom de « Thé de Suisse ». Il s’agit de la Dryas octopetala, que vous pourrez apprendre à reconnaître en visitant [13] ou [14]. On connaît ses propriétés médicinales [15], mais il est bien difficile de découvrir quelques éléments sur sa récolte [16, anglophone]. Comme la plante est protégée dans plusieurs régions francophones, renseignez-vous avant de partir à sa recherche dans les hautes montagnes calcaires. En fait, quelques feuilles suffisent à parfumer agréablement un grand bol, en infusion ou en décoction.
Ce bref florilège n’est qu’une porte ouverte. Il y a plein d’autres saveurs à découvrir dans le monde végétal.

Texte : Marc PHILIPPE

 

La toile botanique n° 83
Le réseau ONEM

 

 

 

 

 

 

 

Améliorer les connaissances via une enquête participative, voilà l’ambition qui motive les animateurs du réseau ONEM : Observatoire naturaliste des écosystèmes méditerranéens.

Les amateurs de nature sont trop souvent enfermés dans des structurations géographiques ou thématiques. Les échanges entre chercheurs, amateurs éclairés des associations ou individualistes, salariés menant des missions naturalistes au sein d’entreprises ou de collectivités sont trop rares et le manque de diffusion entraîne un éternel recommencement des investissements.
L’ONEM, c’est avant tout un outil d’échanges sur diverses thématiques liées à la connaissance de la nature, en zone méditerranéenne, en France. Prenons le cas de la diane et de ses plantes hôtes, les aristoloches (voir la rubrique détermination dans ce même numéro).
La diane est un papillon protégé à plusieurs échelles. Cependant de nombreuses questions se posent encore : Où vit-elle ? Est-elle en danger ? Quelle est sa répartition fine ? Quels types de gestion conservatoire peut-on mettre en place ? On peut lire, sur le site Internet du Ministère de l’écologie, du développement et de l’aménagement durables, depuis le 12 février 2008 :
Dans les opérations d’aménagements, la méconnaissance des dispositions relatives à la protection des espèces conduit trop fréquemment à des précontentieux avec la Commission européenne. Pour contribuer à prévenir les cas soumis par la Commission à la Cour de Justice, le ministère a publié un jeu de fiches sur 19 espèces de papillons présentes en France.
Ces espèces sont inscrites à l’annexe IV de la directive « Habitats faune flore » : elles sont d’intérêt communautaire et nécessitent une protection stricte.
S’ensuit une fiche technique présentant la diane, sa biologie et son écologie, avec des recommandations de gestion. Seulement, comment un propriétaire ou une collectivité peuvent-ils savoir que la diane existe et qu’elle est présente en ce lieu ?
À travers une enquête interactive initiée en 2006, l’ONEM souhaite favoriser tout à la fois une meilleure connaissance de la répartition, stimuler le partage d’informations et mettre à disposition de tous une base de connaissances précises indispensables pour mener les actions de conservation.
L’enquête est proposée sur le site
http://diane.onem-france.org grâce à des outils Internet coopératifs.

Phase 1 : la collecte d’informations
En vous promenant dans les bois, vous observez quelques touffes d’aristoloches à feuilles rondes. Botaniste consciencieux, vous notez cette information dans votre calepin. Lecteur assidu de La Garance, votre curiosité vous conduit sur le site Internet de l’ONEM où vous trouvez sans difficulté un onglet « Carto Aristoloches ». Là, sous la carte déjà pleine de points verts, vous remplissez au mieux les cases du formulaire, poussant même le zèle jusqu’à rechercher les coordonnées géographiques (en degrés) sur le site de Géoportail : http://www.geoportail.fr/. Vous enregistrez votre contribution et la carte se met à jour.

Phase 2 : l’enregistrement et la validation des données
Vous l’avez remarquée : votre information est aussitôt mise en ligne. Pour autant, la facilité de participation ne garantit pas l’absence d’erreurs dans le rendu cartographique. Sans compter que des petits malins pourraient faire un essai mal venu, ou ajouter quelques commentaires grassouillets. Car le système collaboratif est en écriture libre : chacun peut écrire, modifier, commenter…
Chaque internaute peut avertir rapidement les animateurs de l’enquête qu’un problème est survenu : c’est la veille collective… Et même, avec un peu de pratique, l’internaute peut lui-même corriger une erreur ou un message de robot informatique. Et, en cas de coup dur, les responsables de l’enquête peuvent revenir à une version antérieure.
Mais quelle caution donner à une information ? Les membres du comité de pilotage de l’enquête ont la responsabilité de juger de la validité des données selon 3 principes.
Une information provient d’un observateur reconnu comme étant compétent en la matière, ou bien l’observation est bien documentée: elle est validée.
Une observation provient d’un observateur inconnu, mais elle rentre dans le cadre des connaissances (dates, lieux…), elle est donc validée. D’une part, elle n’apporte pas de nouveauté, mais une confirmation de ce qui est connu, d’autre part, en cas d’erreur, on considérera que cela fait partie des biais méthodologiques inhérents à toute étude. Cela ne remet pas en cause les résultats d’études pour peu que les auteurs en soient conscients et appliquent une certaine prudence quant aux interprétations.
L’observation est surprenante ou douteuse, hors période ou hors zone géographique connue : elle mérite d’être confirmée par l’auteur ou par d’autres observations. Selon le résultat, l’observation est invalidée ou fêtée comme apportant un nouvel élément de connaissance.

Phase 3 : la synthèse et le rendu
Le comité de pilotage compile les observations, en fait une synthèse, et celle-ci est mise à disposition de tous. C’est à la fois une valorisation des apports de chacun, et un stimulant pour poursuivre, car chaque synthèse est accompagnée de son lot de critiques et de nouvelles questions.

Des expérimentations de gestion…
L’association Gard Nature a signé une convention de gestion pluriannuelle concernant un terrain abritant la diane et une station comportant les 3 espèces méditerranéennes d’aristoloches. Au printemps 2008 l‘association a débuté une étude sur la population des dianes : les papillons sont capturés et certains carreaux de leurs ailes sont noircis pour les individualiser. Les premiers résultats sont là : les papillons volent environ 15 jours, restent à proximité de leur lieu de naissance, pondent sur Aristolochia rotunda… Les chenilles voraces vagabondent et changent régulièrement de pied d’aristoloche, passant parfois sur une aristoloche des vignes.
Retrouvez le programme d’activités et les comptes rendus sur Internet : http://pompignan.gard-nature.com, onglet « Pradinaux ».

Texte : Jean-Laurent HENTZ, président de l’ONEM
jean-laurent.hentz@laposte.net


La toile botanique n° 82
Biofotoquizz, un site pour botanistes de tous niveaux

 

 

 

 

 

 

 

S’exercer sur Internet pour reconnaître dans la nature et élargir sa connaissance des espèces de façon ludique grâce à un site innovant.

La biodiversité est un thème d’actualité. Sa préservation passe, entre autres, au niveau individuel, par la (re)connaissance des espèces.
D’autre part, Internet est devenu un moyen de communication et d’apprentissage incontournable.
biofotoquiz.ch a l’ambition de réunir ces deux concepts : à travers un grand choix de photos de plantes et d’oiseaux, l’internaute intéressé(e) est invité(e) à s’exercer sur Internet pour ensuite utiliser ses connaissances lors de promenades à travers prés et forêts.

Lorsqu’en 2002 Beat Rüegger, ornithologue et professeur dans une école secondaire suisse, développa un mini-quiz pour aider ses élèves en Biologie à reconnaître les oiseaux, il ne s’attendait pas à rencontrer un tel intérêt. Le jeu, créé sur Mac, passionna les enfants qui regrettèrent de ne pouvoir s’entraîner aussi à la maison sur leur PC… À l’époque, les possibilités de développer ce concept sur le web étaient très réduites voire nulles, d’autant que la photo numérique pour grand public en était encore à ses débuts ! Mais l’idée était née…
En 2006, Beat Rüegger et son épouse, Florence Rüegger-Mouze passionnée de botanique, secondés par Hans Egg, professeur d’informatique du collège, participèrent à un concours lancé par l’Office fédéral suisse de la formation professionnelle et de la technologie. Cette première phase du projet s’est terminée au printemps 2007 avec environ 2 500 images d’oiseaux et de plantes (niveau débutant du Biofotoquiz actuel).
On parle beaucoup en Suisse, actuellement, des lacunes du grand public dans la reconnaissance des espèces. Certains biologistes ou étudiants en sciences de la nature même, tout en ayant une connaissance approfondie de phénomènes biologiques complexes, ne savent pas distinguer avec certitude un lamier tacheté d’une épiaire des forêts… Or, on ne protège bien que ce que l’on connaît…
Persuadés que leur projet pouvait se développer et s’adapter au plus grand nombre, les trois initiateurs se sont tournés vers le Musée d’histoire naturelle de leur canton : le Naturama. Ses représentants furent rapidement convaincus du potentiel du projet. Restait à trouver des partenaires financiers pour le soutenir. Certains furent aussitôt enthousiastes, d’autres au début très sceptiques et réticents. Mais tous furent séduits lors d’une démonstration des possibilités du site en septembre 2007. C’est ainsi que le projet s’est développé, sous le patronage du Naturama et avec le soutien de diverses institutions publiques, organisations de protection de la nature et donateurs privés suisses.

Le site, conçu en quatre langues, est en libre accès sur Internet. En tapant www.biofotoquiz.ch, on entre sur la page d’accueil de ce site où. il est très simple de sélectionner sujet : actuellement « plantes » ou « oiseaux ».
Sur la barre supérieure, la touche « apprendre » permet d’entrer dans le mode d’apprentissage et, là, de choisir :
- son niveau (débutant, avancé ou expert). Chacun de ces niveaux présente des séries et des espèces nouvelles mais aussi un degré de difficulté croissant pour une même espèce. Par exemple, au niveau expert, une plante pourra être présentée à un stade défleuri ce qui ne sera pas le cas au niveau débutant.
- la série à étudier.
Dans une série, chaque espèce est présentée avec certaines de ses caractéristiques et des informations sur l’image elle-même.
Les noms des espèces de plantes sont tirés de la 4e édition de la Flora Helvetica, ouvrage de référence pour le grand public en Suisse. Qui veut en savoir plus sur une plante (ou un oiseau) peut cliquer sur le lien Wikipedia.
Si l’on estime connaître suffisamment une espèce pour ne plus devoir la revoir, il suffit de choisir « ne plus montrer cette image ».
Dans le mode « Quiz », le choix des images est beaucoup plus grand que dans le mode « Apprentissage » (qui présente actuellement, en moyenne, 7 photos par espèce). Dans la plupart des séries, plusieurs centaines d’images sont ainsi disponibles pour un quiz. Les images arrivent au hasard à chaque début de quiz.
Nous trouvons quatre possibilités de jeux pour tester ses connaissances :
- « Paire » : il faut associer une image et son nom en un minimum de coups (sorte de Memory©) ;
- « 4 images » : il s’agit de cocher la ou les cases correspondant à l’espèce recherchée (il est possible qu’aucune case ne soit à cocher !).
- « Liste de noms » : 10 noms sont mis à disposition. Il faut trouver lequel correspond à l’image présentée.
- « Entrée sur le clavier »: même principe que la liste de noms (un nom/une image) mais il faut écrire soi-même le nom de l’espèce dans la langue de son choix..
En arrivant en fin de jeu, le joueur peut entrer son nom dans le classement et son score le situe ainsi par rapport aux autres joueurs.

La liste des espèces montre toutes celles qui sont incluses dans une série, dans quel niveau la plante est classée et dans quelles autres séries on peut la trouver. Ces pages ont un format qui leur permet d’être imprimées sans devoir être reformatées.
Les enseignants seront intéressés par la touche « imprimer » qui permet de composer des feuilles de travail en format PDF destinées aux élèves.
Enfin, il est possible de s’inscrire pour recevoir un numéro de login : grâce à ce sésame, l’enseignant peut créer, sur la base des quelques 6 500 photos présentes actuellement dans le site, ses propres séries auxquelles seuls ses élèves auront accès.

Les auteurs du projet ont progressé dans cette aventure pas à pas. Chaque obstacle, qu’il soit technique ou financier, a donné lieu à réflexions. Cela a commencé avec le choix des espèces incluses dans chaque groupe. Où s’arrêter, quelle nomenclature utiliser… ?
Un grand pas a été effectué lorsque la décision de ne pas limiter le quiz aux élèves a été prise. Le soutien de commanditaires et le patronage du Musée d’histoire naturelle d’Argovie ont fait beaucoup progresser le projet et son devenir dépend actuellement de nouveaux partenaires potentiels.
Les prochains groupes qui verront le jour en 2008 sont les amphibiens et les reptiles. Les séries « plantes » et « oiseaux » devraient aussi s’étendre à de nouvelles espèces et, dans le futur, aux plantes des Alpes et aux oiseaux d’Europe… Mais on peut se prendre à rêver au vu de toutes les possibilités que nous offre la nature : libellules et poissons (aussi en projet), mammifères, criquets et sauterelles, papillons, écorces d’arbres… les idées ne manquent pas !

Texte : Florence RÜEGGER-MOUZE


La toile botanique n° 81
Apprendre la botanique sur le web

 

 

 

 

 

Comme disait la Madeleine Proust, « il vaut mieux mourir le soir qu’le matin vu qu’on en apprend tous les jours ! » Elle a bien raison Madeleine, surtout que maintenant, sans s’user le fond de culotte sur un banc ni se ruiner en livres coûteux ou devenir un rat de bibliothèque, on a un univers de connaissances à portée de souris.

Les pédagogues souligneront, avec raison, que rien ne vaut la communication avec un humain pour apprendre. De plus, la qualité des informations disponibles sur l’Internet est variable. Mais reconnaissons que les pages du web présentent les choses de façon parfois bien agréable, et que, devant un écran, plus d’un adulte retrouve une curiosité et un comportement exploratoire qu’il n’avait plus manifestés depuis des années.
Ce compte rendu de navigation essaie de recenser des ressources permettant de découvrir la botanique sur le web, à tous les niveaux, pour tous les intérêts. Bien sûr, la sélection est subjective, et il y a certainement des recoins de la toile qui ont échappé aux recherches. Si vous connaissez des pages qui vous semblent mériter d’être citées ici, merci de transmettre les adresses à La Garance voyageuse. L’auteur s’engage à aller les visiter et, éventuellement, à les inclure dans la liste des adresses qui seront données sur le site de la revue. Un bouquet de ressources sur ce sujet pourra ainsi être mis à la disposition des internautes botanistes.

Vous débutez : pour vous une plante c’est vert, ça ne bouge pas, et le reste… mystère ? Le site de deux passionnés de botanique [1] permet de bien commencer. Il y a des leçons (cliquer sur « apprendre la botanique ») et même des tests pour évaluer votre progression (cliquer sur « testez vos connaissances »). Il y a de la passion sur ce site, ça motive, même si parfois les explications sont un peu simplifiées. Plus académique, le site Creaweb [2] vous apprend les bases de la biologie végétale. Là aussi, le niveau est plutôt débutant : il y a des tests, mais le contenu est plus centré sur la cellule végétale d’une part et la classification d’autre part.

Ça y est, vous êtes devenu « savant ». Un petit coup de détente ? Visitez donc [3]. La page d’accueil vous offre plusieurs dossiers bien faits sur les fibres végétales textiles, la fabrication du pain, le bois et beaucoup d’autres choses en rapport avec la botanique. Vous y découvrirez aussi, en bas à droite, l’accès à une ressource de très haut niveau, une clé multicritères des Riccia par Catherine Reeb. Ces mousses microscopiques sont peu connues, et il est difficile de trouver de l’information papier sur ce sujet ; seul le web peut mettre ces connaissances à la portée de tous.

Les ouvrages permettant de trouver le nom d’une plante s’appuient souvent sur des clés. Des questions sont posées, et, suivant la réponse, on est renvoyé à telle ou telle autre question, et ainsi de suite jusqu’au nom. L’ordinateur permet la recherche multicritères. On répond simultanément à plusieurs questions, en laissant un blanc si on ne sait pas, puis l’ordinateur cherche ce qui peut correspondre. Un bon exemple est à [4], qui permet de déterminer les plantes du Campus d’Orsay (la plupart assez communes et répandues dans les plaines en France non méditerranéenne). Un autre site, d’un niveau nettement plus « pro », permet de déterminer à quelle famille appartient n’importe quelle plante dans le monde [5, en anglais]. Pour tester votre niveau en reconnaissance de plantes, ou alors pour vous entraîner et progresser même en hiver, visitez donc [6]. Ce site vous propose des « quiz », en quatre langues s’il vous plaît, et trois niveaux. Le niveau expert est réellement fort, et il y a de quoi s’amuser pour tous. Plus orienté vers la forêt, les arbres et la foresterie, le site de l'école forestière d'Arrandon est également très bien pour apprendre ou tester ses connaissances [7].

Catherine Lenne propose à [8] des pages à l’esthétique séduisante. Promenez votre souris sur les pétales de la parnassie, et laissez-vous aller à une découverte du monde végétal mêlant joliment science et sensibilité. Un bel exemple, à mon idée, de ce que le multimédia peut proposer d’intéressant pour motiver l’apprentissage.

Le web propose aussi des ressources nettement plus pointues. Par exemple, [9] vous permettra d’acquérir des connaissances en histologie végétale (ou de réviser !). Ainsi le Jardin botanique du Missouri [10] met à la disposition du public une incroyable somme de livres et de revues botaniques (dont la collection complète des Bulletins de la Société botanique de France de 1854 à 1978 !). Un cours universitaire complet, par Joël Reynaud de l’Université de Lyon, est par ailleurs disponible en ligne à [11]. Et pour aller plus loin on peut toujours pointer [12] pour utiliser le répertoire « internet directory for botany ».

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr


La toile botanique n° 80
Plantes fantastiques dans un monde virtuel

 

 

 

 

 

Une petite balade sur la toile pour élargir ce thème des plantes fantastiques et continuer à découvrir la diversité des créations végétales issues de l’imagination humaine.


En science, on constate souvent que plus un groupe d’êtres vivants est éloigné de l’Homme, en terme d’évolution, moins il est étudié. Il y a infiniment plus d’études sur les primates que sur les vers oligochètes. De même sur les végétaux, mises à part quelques plantes alimentaires, on sait relativement bien peu de chose. Curieusement, on retrouve cette logique dans le monde des fantasmes, et comme le souligne [1] : « Nombre de récits fantastiques se sont intéressés au thème de la métamorphose ou de l’être hybride. Mais presque toujours ces thèmes liaient l’homme à l’animal. Pourtant, depuis l’aube des temps, une certaine fascination de l’homme pour la nature végétale hante ses rêves et quelquefois ses pires cauchemars… ». On trouvera à cette adresse un texte intéressant sur les plantes dans la littérature fantastique, une bonne introduction à une balade sur le web, sur la piste de ce fantastique végétal qu’explore le présent numéro de La Garance voyageuse.
Les premiers mythes sont riches à cet égard et foisonnent de nymphes transformées en plantes [2], de plantes de jouvence [3] et de forêts sacrées [4]. Dans les folklores, aussi, s’épanouissent des plantes étranges, comme ces deux hêtres parleurs d’une légende bretonne reprise dans un conte fantastique paru en 1904 [5]. Puisque vous pointez ce site, en passant découvrez-y aussi un conte de Charles Nodier où l’arbre Upas (issu d’un folklore plus exotique, voir l’article de G. Lemoine) joue un rôle important.
La littérature plus moderne fait beaucoup moins de place aux plantes. Shakespeare met bien la forêt de Birnam en marche dans Macbeth [6], mais, ni Hoffmann ni Guy de Maupassant, ne parlent de plantes. L’auteur anglaise Daisy Meadows, dans le premier des sept tomes du cycle rose bonbon de L’Arc-en-ciel magique, met bien en scène une Garance, mais il s’agit là du nom d’une fée [7]. Maurice Dekobra, en 1925, publie un chapitre bien suggestif : « et, avant que je puisse m’en rendre compte, elle m’entraîna devant la plaque de verre dépoli, m’enlaça brusquement de ses deux bras souples, se serra contre mon corps et mit sur ma bouche la fleur vivante de ses lèvres. Malgré moi, j’évoquai le baiser symbolique d’une plante de la jungle, d’une plante fantastique dont les lianes m’eussent enroulé et dont la fleur merveilleuse eût inspiré ma vie. » Mais sa lianescente Madone des sleepings [8] est bien humaine.
La vulgarisation des connaissances sur les plantes carnivores va relancer les fantasmes végétaux, et reste une puissante source d’inspiration comme le montrent les quatre nouvelles de Claire, Jean-Baptiste Loïc et Mehdi, collégiens à Saint-Aulaye [9]. Dans le cinéma, aussi, foisonnent « plantes carnivores, végétaux agressifs ou remarquables, sournois, immobiles et stoïques en apparence, rapides et frappeurs en nombreuses occasions, guettant leur proie, tapis dans l’ombre ou protégés et masqués au sein de plantes classiques » [10, ce site illustre d’ailleurs quelques belles affiches sur le thème]. Mais le cinéma fait aussi renaître des forêts fantastiques, la Forêt de l’Araignée d’Akira Kurosawa [11] ne rappelle-t-elle pas celle de Dodone [12] ? Vous retrouverez ces atmosphères brumeuses dans un documentaire sur le Mont Jiuhuashan [13]. Les habitants des pentes de cette montagne chinoise affirment que « de la montagne fantastique naissent des plantes fantastiques », aux propriétés médicinales supérieures !
L’apprenti sorcier Harry Potter suit des cours de botanique fort sérieux et l’une des plantes majeures est le Mimbulus minbletonia [14]. Pour le nom de genre J.K. Rowling s’est manifestement inspirée du Mimulus (la fleur de singe des anglophones), [15] et probablement de l’Asclepiadacée Trichocaulon pour l’aspect [16]. Mais n’oublions pas l’humour et le cactus de Gaston Lagaffe [17]. Il faut dire que les cactus ont parfois des formes bien étranges [18], bien propres à justifier le glissement sémantique qui nous fait qualifier une plante « incroyable mais bien réelle » de « fantastique ». Le site anglophone [19] est excellent pour découvrir des exemples de ces plantes incroyables, et on y apprend plein de choses. Le photographe Karl Blossfeldt excellait à découvrir le fantastique dans le monde végétal (faites donc une recherche d’images en entrant « Blossfeldt »). Son travail a récemment été revisité par William Ngan, étudiant en art à Londres pour engendrer des « fractals blossfledt », à voir absolument en [20].
Pour finir avec quelques images de plantes vraiment fantastiques, je vous propose de pointer [21] ou [22] (sur le second, j’aime bien la n° 9), ou encore de visionner la vidéo décoiffante de [23]. Fascinantes aussi ces plantes épineuses inventées pour pouvoir vivre dans le désert [24] : la nature imitera-t-elle un jour l’art, comme l’assurait Oscar Wilde ?

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr


La toile botanique n° 79
La toile aux couleurs d'automne

 

 

 

 

 

 

 

Le web propose différents sites qui permettent de comprendre, d’approfondir, de s’extasier et même de versifier sur les changements de couleurs des feuilles en automne.


Le vert est tellement synonyme de nature ! Mais cet automne, si je vais me mettre « au vert », que vais-je trouver ? Un feu de joie accroché aux branches, toutes parées de leurs fauves, leurs ors et leurs vermillons ? Ou bien les sanglots longs des violons de l’automne qui, de la feuille ballottée par le vent, chantent le triste destin ? Cela sera sans doute fonction de mon humeur du jour, mais, ce qui est sûr, c’est que les couleurs d’automne sont une source d’inspiration inépuisable. La garance voyageuse, la plante sauvage, ne s’émeut guère de l’hiver, au plus ses feuilles deviennent-elles un peu plus sombres, parfois un peu pourpres. Mais la revue, elle, s’est penchée pour cette chronique sur ces feuilles qui flamboient en enflammant le cœur des poètes.

En bonne Garance, il faut d’abord essayer de comprendre ce qui se passe dans la plante quand elle allume ses feux d’automne. Après avoir lu l’article de Christine Dabonneville, on peut aller visiter le site de Pierre-Yves Landouer, dédié aux arbres, avec, entre autres, une page sur les couleurs de l’automne (1). Une autre ressource francophone est en (2). Le site de La Main à la pâte, lui, propose une expérience pour mieux comprendre le phénomène (3). Mais des exposés bien plus complets se trouvent sur des sites américains, en anglais cependant. En (4), Johny Caryopsis fait une présentation abordable et didactique. Des explications plus poussées, notamment sur les réactions chimiques qui engendrent les couleurs, peuvent être lues en (5).

Il faut dire que dans toute l’Amérique du Nord les couleurs d’automne constituent une « grande affaire », et suscitent, à la faveur de l’été indien, un tourisme important. Ainsi, pour l’état du Wisconsin, on estime à un milliard de dollars US la somme dépensée pour ce tourisme particulier. Le département de l’Agriculture des États-Unis met en ligne chaque année des informations actualisées sur la progression du phénomène (6), mais celui de l’office du tourisme de l’Ontario est plus complet (7). L’Université d’Illinois, quant à elle, donne sur la page de son site (8) des dizaines de liens, y compris vers de nombreuses webcams (attention chargement un peu long). Les amateurs qui veulent partir là-bas photographier l’automne découvriront un guide de voyage avec de nombreux conseils pratiques (9).

Et puis, si vous ne pouvez voyager ailleurs que sur le web, aller voir en (10) une époustouflante image d’automne prise au Kamchatka (Extrême-Orient russe). Un beau cyber-portfolio de vingt-cinq photographies de nature automnale se visite en (11), orné de cette belle citation de Georges Sand : « L’art est une démonstration dont la nature est la preuve ». J’ai bien aimé aussi la série de photos prises en Lozère par Roger Gardes (12), car en Europe également il y a de belles couleurs d’automne ! Si vous voulez les faire chanter dans votre jardin, le site (13) vous aidera à choisir des plantes en fonction des teintes qu’elles prennent aux premiers froids. Et si vous n’avez pas de jardin, vous pouvez toujours télécharger en (14) le patron gratuit pour un vitrail aux couleurs de l’automne au Québec !

C’est dans cette belle province qu’officiait, à la fin du XIXe siècle, l’abbé Joseph Apollinaire Gingras. Curé de Saint Édouard de Lotbinière, connu pour sa soumission à la Grande-Bretagne et comme défenseur de l’Inquisition (qu’il donnait comme preuve de la sagesse de l’Église !), il a laissé un poème intitulé Feuille d’automne et jeune artiste dont voici la première strophe :
« Par la brise d’automne à la forêt volée,
Une feuille d’érable erre dans la vallée :
Papillon fantastique aux ailes de carmin !
Un enfant, qui folâtre au pied de la colline,
S’élance pour saisir cette feuille divine :
Enfin, la feuille est dans sa main. »
(Vous pouvez lire la suite en (15).
On peut préférer, dans une tout autre veine, le poème posté par Georgia (16), ou encore celui d’Alice L. (17) sous le titre Pourquoi les feuilles tombent ? :
« Car les magiciens entonnent leurs sorts
Pour entraîner leur magie dehors.
Ou alors, ce sont les arbres qui ont peur.
Mais nul ne peut me dire cette peur.
En tout cas, les feuilles tombent. »

D’Apollinaire et ses sanglots longs à Alice L. et ses magiciens, l’automne inspire. De cette inspiration, Henry D. Thoreau, un auteur très lié à la nature qui traça un sillon original entre science et philosophie, tira son ouvrage Couleurs d’automne. Une analyse accessible en (18) vous donnera peut-être envie de le lire. Une bien belle façon de revenir au mode réel.

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr


La toile botanique n° 78
La Garance voyageuse sur le web

 

 

 

 

 

La Garance ne s’est pas contentée de voyager dans le monde réel et naturel, elle a aussi conquis la toile virtuelle. Voici quelques-uns des chemins de l’internet qui mènent à notre belle accrocheuse.

Au temps des fées et des sorcières, il y avait des miroirs magiques qui vous disaient si vous étiez la plus belle, et vous racontaient plein d’autres choses. Dans le cybermonde il y a plein de sites qui, de même, vous renvoient une image. Qui n’a pas tapé son nom dans un moteur de recherche, juste pour voir ? Est-ce que j’existe sur la toile ? Ces questions adolescentes, La Garance voyageuse se les est posées, et devant son clavier, elle est partie à la recherche de son image, des sites qui parlent d’elle, de ce que l’on dit d’elle sur la toile.
Aujourd’hui elle vous convie à cette introspection, à demi-cabotine (il y a des endroits où l’on est fier d’apparaître) à demi amusée, comme souvent, par le caractère inattendu des sites où elle arrivait. Elle en profitera pour quelques clins d’œil à des connaissances. En fait, entrer « Garance voyageuse » dans un moteur de recherche renvoie 33 500 sites en un clin d’œil, et La Garance n’a pas pu bien sûr tout visiter. Quoique accrocheuse de nature, elle s’est fatiguée au bout de 700 visites, dont voici une sélection.
Vous comprendrez qu’apparaisse en premier LE site [1], celui de La Garance voyageuse évidemment. Celui-ci vous rappelle que La Garance n’est pas qu’une revue, mais aussi une association, qui s’implique fortement dans la défense du monde végétal en France et dans le monde ; que La Garance ne vit que par le travail des bénévoles et des trois salariés : Agnès, Mathieu et Philippe ; que comme toutes les associations La Garance a besoin d’un renouvellement de ses bénévoles, d’enthousiasmes nouveaux. Bref, si cela n’est pas un clin d’œil assez clair… on a besoin de vous !
Comme elle tient à ses racines, La Garance vous invite ensuite à découvrir des sites « cévenols » comme [2] où Philippe Jestin fait une belle présentation de la flore de la région, ou Calbertix [3] où vous trouverez La Garance au chapitre des activités culturelles. Depuis ses Cévennes La Garance a conquis un large public, comme en témoigne la variété des sites où La Garance est mentionnée dans les liens : depuis la Société Botanique de France [4] jusqu’à une association naturaliste finistérienne [5], du site des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie fondé en 1969 par P. Pellerin [6] à celui de France Nature Environnement [7], une fédération d’associations de protection de la Nature dont La Garance est membre, depuis le site du groupe d’écologie politique, Brest-ouvert [8] jusqu’à celui de la bibliothèque du Jardin Botanique de Montréal [9] ou encore celui d’une entreprise spécialisée dans le nettoyage écologique [10] (désolé, les sites qui nous ont en lien ne peuvent pas être tous cités !)
La Garance est appréciée pour le sérieux et le niveau scientifique de ses articles et, par exemple la Cité des Sciences la cite plusieurs fois comme ressource documentaire [11]. Des pages de La Garance se retrouvent dans des polycopiés d’université [12], des mallettes pédagogiques [13], servent de référence pour un site d’information sur les OGM [14], ou font l’objet d’analyses fort élogieuses [15]. Bien sûr les prises de positions, qui sont celles des auteurs, pas nécessairement celle de la revue, rappelons-le, suscitent des réactions [16] et des discussions [17] intéressantes.
La Garance c’est aussi des gens et des engagements militants. Alors saluons au passage, d’un clic de souris, les sites de deux collaboratrices, Hélène Griset [18] et Christine Achard [19], celui de Tela Botanica [20], dont La Garance est membre fondateur, mais aussi celui des Amis de la terre avec lesquels La Garance a plaidé pour la sauvegarde du Moabi [21], ou de l’association Tulipes sauvages [22] avec laquelle La Garance a œuvré pour la sauvegarde de tulipes sauvages dans les Bouches-du-Rhône.
Bien sûr à la requête « Garance voyageuse » les moteurs de recherche renvoient plusieurs sites parlant de la cousine de la revue, la Rubia peregrina, dont on trouvera une très belle photo en [23]. Mais ils indiquent aussi des sites dédiés à des Garances plus inattendues (le prénom est en plein essor !). Saluons donc Garance Sidonie Joséphine C., née le 2 février 2006 à 12 h 15 et qui a inspiré un drôle de cyber-poème [24], mais aussi ce site dédié au vin de Suisse romane [25], ou cet autre où La Garance se trouve plongée dans le monde trouble du polar [26].

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr


La toile botanique n° 77
Des envahisseuses sur le web !

 

 

 

 

 

Encore un titre racoleur ? Mais non, n'allez pas vous imaginer des dames court-vêtues et au look vaguement alien ; il s'agit bien de parler des plantes envahisseuses, ces plantes qui gagnent chaque jour un peu plus de place sur cette planète, au détriment d'une diversité déjà bien menacée.

Les plantes ont toujours eu une distribution variable, notamment sous l'influence des variations du climat. Les séquoias ont disparu de France au cours des glaciations, puis y sont revenus, aidés par l'homme, il est vrai. Avec leurs semences, les hommes du Néolithique ont introduit un grand nombre d'espèces compagnes des moissons, qui se sont insérées dans la flore locale. Certaines de ces espèces en ont peut-être éliminé d'autres, saura-t-on jamais ? Il est ainsi bien difficile aujourd'hui de distinguer les espèces indigènes des espèces introduites.
Par contre, depuis la révolution industrielle et l'intensification des échanges intercontinentaux, plusieurs plantes se sont mises à proliférer localement, puis à se comporter comme des envahisseuses (ou « invasives » disent certains) soit dans leur zone d'origine – car les activités humaines leur offraient alors des occasions de s'étendre – soit, le plus souvent, suite à une introduction dans une région nouvelle. La Garance a déjà consacré plusieurs articles à ce sujet, notamment le numéro thématique 48.
Les plantes génétiquement modifiées sont le nouvel avatar de ces plantes envahisseuses (voir l’article dans ce numéro) : ces chimères rêvées par le Progrès sont devenues une réalité à affronter pour les défenseurs de la diversité des plantes cultivées. C'est donc bien intentionnellement que sont associées ici plantes envahissantes et PGM, pour un petit tour sur le web.
Même si le web est par essence international, il est intéressant de regarder l'origine des pages francophones mises en ligne par des administrations sur le sujet des plantes envahissantes : plus de la moitié émane d'organisations suisses, belges ou canadiennes ! Nos voisins belges et helvètes donneraient-ils dans la xénophobie (comme certains qualifient les attaques sur les plantes envahissantes) ? Je pense plutôt que ce sont les administrations françaises qui donnent dans l'incurie. Pour vous faire une opinion, vous pouvez lire des dossiers bien faits, d'un niveau grand public [1, 2, 3, 4, 5] ou d'un niveau plus averti [6]. Le site de l'État de Genève [3] permet de télécharger des dépliants d'information sur une dizaine d'espèces. Celui de la Commission suisse pour la conservation des plantes sauvages [6] offre une liste noire et une bonne collection de liens. Pour le Canada, un exposé didactique traitant à la fois de la faune et de la flore, mais peu illustré, est accessible à [7]. Il est intéressant d'y découvrir comment des espèces sans problème en Europe, comme notre salicaire, se comportent très mal à l'étranger.
Les administrations françaises sont donc bien absentes sur ce sujet important. Les initiatives sont à mettre au crédit de structures plutôt locales ou régionales. Le Conservatoire régional des rives de la Loire et de ses affluents permet de télécharger un guide intéressant, incluant la biologie de sept espèces, et les actes d'un colloque qui a eu lieu en 2005 à Nantes sur la gestion des espèces envahissantes [8]. Le Forum des marais atlantiques met en ligne un dossier documentaire avec des liens et une bibliographie fournie [9]. Plus centré sur la région méditerranéenne, Botanique.org fournit à [10] des listes de plantes envahissantes et à surveiller, mais ne donne guère plus d'information. Pour cette région, il faut aller visiter le site de l'Agence méditerranéenne de l'environnement à [11], où Sarah Brunel, du Conservatoire botanique national méditerranéen fournit un dossier clair et bien documenté, ainsi qu'une collection de liens d'un excellent niveau (anglophones pour la plupart). À noter le bel exposé sur la renouée du Japon par Diane Muzard, en ligne sur SpectroSciences [12], une initiative associative intéressante regroupant des scientifiques (professionnels et étudiants) pour une information scientifique de qualité sur le web. Enfin, pour une touche d'exotisme, on peut aller constater que le problème des plantes envahissantes est loin d'épargner les DOM-TOM, par exemple à la Réunion [13].
Si l'on se tourne maintenant vers les envahisseuses high-tech, il faut envoyer OGM sur son moteur de recherche (PGM ne donne pas grand-chose). Et là, bingo, plus de 8 millions et demi de pages sont indexées. Si vous voulez vous faire un avis objectif, cela va être difficile. Par contre, cette fois le gouvernement français est bien présent ! Vous pourrez le constater en visitant [14 ou 15], mais ne vous attendez pas à une information impartiale, il n'y a rien sur les risques de confiscation par brevetage du patrimoine génétique cultivé, les monopoles semenciers, ou la rémanence des transgènes dans les bactéries sauvages du sol (entre autres). Tout aussi instructif, un site [16] mis en ligne par les professionnels de la semence et de la protection des cultures (dont le GNIS – Groupement national interprofessionnel des semences et plants – sous tutelle du ministère de l'Agriculture) brille par l'absence d'argumentation contradictoire.
On comprend mieux de quel côté navigue le gouvernement et pourquoi l'État français vient d'être épinglé par l'Europe et doit payer la coquette somme de 38 millions d'euros d’amende et 360 000 € d'astreinte journalière pour n'avoir pas transcrit une directive européenne sur les OGM. Heureusement, il y a pour compléter votre information le site d'Inf'OGM [17] ou encore celui de Greenpeace et son dossier OGM [18] où vous déciderez peut-être de devenir « Détective OGM » [19].
Sus aux envahisseuses !

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr


La toile botanique n° 76
Une navigation sur les plantes toxiques

 

 

 

 

L’Internet propose des ressources variées sur les plantes toxiques connues ou méconnues et sur les problèmes d’intoxication

Le célèbre physiologiste de Lyon, Claude Bernard, le disait bien : « Tout est poison, rien n'est poison. Tout est dans la dose ». Reste que le monde des plantes renferme quelques citoyennes à fréquenter à dose… homéopathique. Savoir les reconnaître demande souvent un peu d'expérience botanique car, par exemple, l'excellent sésame (Sesamus indicus) ressemble beaucoup à une digitale [1]. Malheureusement, très peu de sites permettent une identification positive des plantes, surtout sans fleurs. On peut utiliser par exemple le site [2] ou celui de l’Alliance Suisse des Samaritains [3] pour apprendre à reconnaître les principales empoisonneuses, mais on se gardera bien de consommer une plante uniquement parce qu'elle n'y est pas !
Le web est surtout intéressant pour les sites donnant des fiches détaillées sur les plantes toxiques. Celui du CHRU de Lille [4] est bien fait, et inclut baies, champignons et plantes d'appartement. Plus exotique, le site du gouvernement canadien [5] est d'un excellent niveau scientifique (plusieurs plantes existent d'ailleurs aussi chez nous) et donne une belle liste de liens. L'encyclopédie libre Wikipédia a un chapitre sur les plantes toxiques [6], doté d'une liste assez courte, mais incluant quelques espèces peu connues. Enfin, si c'est surtout dans votre jardin que vous vous frottez à la nature, allez voir [7].
Plus surprenant, un grand nombre de sites s'intéressent en fait aux plantes toxiques pour les animaux, du cheval [8] et [9] au chat [10] ou même au perroquet [11] !
Quoique pas très illustré, le site belge [12] recense les principales plantes causes d'appels aux centres antipoison et surtout développe la prévention et la conduite à tenir en cas d'accident.
Si l'on veut aller plus loin, il est intéressant de lire deux conférences, retranscrites sur le web. La première [13] est en fait une interview de Jean Bruneton, professeur à la Faculté de Pharmacie d'Angers, intitulée « Plantes toxiques, plantes médicinales et phytothérapie ». La conférence de Catherine Cottin à la Société d'horticulture du Pays d'Auray [14] est d'un niveau « grand public » averti.
Si la tomate fut longtemps accusée, à tort, d'être un poison [15], deux autres plantes, également introduites d'Amérique à la même époque, sont, elles, de véritables toxiques. L'herbe à Nicot, comme on appelait autrefois le tabac, est bien connue comme telle [16, 17]. Les candidats au sevrage seront intéressés d'apprendre que les cigarettes aux plantes substituts, dont la consommation augmente, sont aussi toxiques [18]. L'autre plante introduite d'Amérique est « la nourriture des Dieux », Theobroma cacao, bref le chocolat ! Si vous ne saviez pas encore que le chocolat est une drogue, sérieusement toxique pour les chiens et les oiseaux, visitez donc [19]. Et si vous voulez plus d'autonomie face aux drogues, du chocolat au café et autres, un site anarchiste donne une info décalée, à prendre avec du recul, mais sympa quand même [20].

Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr

 


La toile botanique n° 75
La Garance fait la tournée des écoles sur le Web

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment aborder les plantes et la botanique dans le cadre scolaire ?
Nous vous proposons un petit tour d’horizon des réalisations et d’expériences pédagogiques dénichées sur l’Internet.

La devise de La Garance Voyageuse, « faire connaître, étudier et protéger le monde végétal » met en première position le souci de transmettre. Bien que s'adressant clairement aux adultes, la revue s'est toujours intéressée à la pédagogie de l'environnement en général et en particulier de la botanique, au sens le plus large. Aujourd'hui, elle vous propose de découvrir sur la toile des sites d'écoles, collèges ou lycées, ou en rapport avec la découverte des plantes en contexte scolaire. Certains sites ou pages sont des réalisations ou des travaux d'élèves, d'autres donnent des éléments pédagogiques.
Cette tournée des écoles se révèle vite passionnante, tellement est remarquable la qualité de certaines pages. Un regret : souvent hébergés sur des serveurs académiques, ces sites n'ont alors qu'une durée de vie assez limitée. Espérons que nos liens seront encore valides lors de votre visite !
Quand on débute sa recherche, on trouve vite de nombreux sites avec des ressources pédagogiques. Ainsi, par exemple, l'académie de Lyon met-elle en ligne à [1] un dossier très complet intitulé « Les lichens, bio-indicateurs de la pollution atmosphérique ». D'autres sites, comme [2] permettent de découvrir des travaux d'élèves… de grande maturité (à peu près l'équivalent du baccalauréat en Suisse) et La Garance s'y est attardée sur le remarquable dossier de Camille Agier sur « Les plantes médicinales : comment expliquait-on leurs effets thérapeutiques, en Europe, à travers l'histoire ? »

Mais l'idée était plutôt de visiter des sites relatant des expériences botaniques, ou des pages web botaniques réalisés par des élèves. Au hit-parade des réalisations, il y a les sentiers botaniques et les jardins.
Le site [3] illustre quelques éléments d'un sentier botanique créé à Dardilly (Rhône), le [4], beaucoup plus détaillé, relate de façon intéressante la démarche du collège Joliot-Curie d'Aigues-Mortes (Hérault) lors de la création d'un sentier en Camargue. La démarche est proche pour des comptes rendus de découverte, comme pour cette classe de CE1 de Nice partie à la découverte de la forêt de Saint Vallier-de-Thiey (Alpes-Maritimes) [5], ou pour cette classe du collège de Morne-à-l'Eau, commune de la Grande Terre de Guadeloupe, qui, lors de l'ascension du volcan de la Soufrière le long de la Piste Jaune, a consigné ses observations botaniques.
La réalisation de jardins est également très prisée, et l’Internet constitue un outil intéressant pour le suivi, l'archivage des photos, l'exposition des travaux réalisés à cette occasion. Récompensé par un « Net d'or », le site [7] présente de façon sympathique un jardin créé à l'école, avec la participation de tous les enfants (hep, attention, vos « lys » sont des iris !). J'ai beaucoup aimé le graphisme du site de l'école de Pessan (650 habitants, dans le Gers) [8], avec une rubrique « environnement » qui raconte comment implanter une haie puis s'en occuper, mais qui présente aussi beaucoup de travaux d'enfants : dessins, textes, albums, reportages, photos. En fait, établir une sélection est difficile, et les pages « jardins » du site de l'école Joliot Curie de Fleury-Mérogis [9] ou encore celles, trilingues !, de l'école de Pretzendorf en Allemagne [10] sont aussi très chouettes. Un dernier coup de cœur sera pour l'école Jean Guillou dans le Finistère [11], avec sa chronique de réalisation d'un jardin et surtout son étonnant jardin virtuel ! Et puisque l'on passe côté jardin, il faut mentionner, à l'intention de ceux qui veulent créer ou entretenir un jardin à l'école, une ressource riche, le site « Jardinons à l'école » [12]. Une association alsacienne d'éducation à l'environnement (ARIENA) a beaucoup réfléchi au jardin en tant que support éducatif ; à voir en [13].
D'autres sites permettent de découvrir des façons différentes d'articuler pédagogie et plantes, comme, par exemple, celui de l'école Chanteloup de Moissy-Cramayel (Seine-et-Marne) [14] : divers projets pédagogiques des CE1/CE2 y sont relatés, sur les thèmes du jardin médiéval, du développement durable ou de la biodiversité au jardin. Plusieurs sites présentent des expériences de liens entre botanique et littérature. À lire absolument sur [15] le conte ébouriffant « Il faut sauver les roses du château de Montfleury », écrit par des CE1 de l'école Elsa Triolet, et sur [16] les haïkus (illustrés) d'une classe de terminale du lycée Clément Ader à Bernay (Eure). À la lecture du projet « Herbier et jardin botanique » des élèves de cinquième du collège Pierre Vernotte (à Moirans, Jura) sur [17], on se prend à regretter qu'il n'y ait pas quelques pages webs pour en savoir plus.

Ces sites relatent des expériences, et aussi concourent à mettre en valeur les réalisations des élèves. Mais la réalisation de sites botaniques ou dédiés en partie aux plantes peut aussi être en lui-même une démarche pédagogique. Ainsi sur le site de l'école Langevin-Wallon de Saint Martin-du-Tertre, on trouvera des pages sur les arbres de la forêt de Carnelle [18]. Plus élaboré [19] permet de découvrir les travaux des élèves de l'école professionnelle pour fleuriste de Lullier (Suisse), sous la forme d'icônes (j'ai beaucoup aimé celui sur le baobab). Nous terminerons avec deux petits amours de sites, très différents, et tous les deux très riches. Sur le site du collège Saint Téophane Vénard à Nantes [20], on découvre tout un projet d'établissement autour des plantes, des arbres notamment. On peut visionner en ligne le spectacle « L'érable, le petit sapin et le violon » (conte musical) et bien d'autres choses, mais attention à la taille des fichiers ! Et puis, découvert en cherchant une image de Crepis bursifolia, le site du collège des Roches, à Pont-de-Roide (Doubs) [21], à aller visiter d'urgence (espérons que le serveur de l'académie de Besançon le laissera en ligne un moment !). Au menu, « Latin, gastronomie et botanique » ou encore « La flore de Franche-Comté et d'ailleurs », « Les OGM ». Ne manquez pas « À la manière de… », pour une surprise.
Fenêtre sur le monde et sur les autres, la Toile est un média de plus à utiliser pour faire connaître le monde végétal. Cette sélection (arbitraire !) de sites essaie d'illustrer comment cela peut se faire dans des cadres pédagogiques scolaires, en espérant susciter plein de vocations.


Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr

 


La toile botanique n° 74
Des images, des magies, sur le Web

 

 

 

 

Petit parcours sur le web pour glaner des images de fleurs

Quand j’étais à l’école, les instituteurs distribuaient encore des images en guise de récompense. À cette époque où nous n’étions pas saturés d’audiovisuel, image rimait encore avec magique. Depuis ce temps-là, j’aime bien voir de belles images de plantes sur mon écran. Et même si passer du temps devant un ordinateur, ça va bien pour les jours de pluie, il faut reconnaître que les photos sont souvent belles à l’écran. Celui-ci leur donne de la luminosité, et plein écran… c’est grand, on peut même zoomer sur un détail.
Sur l’Internet, on trouve beaucoup d’images, une collection incroyable à portée de clic, dont les botanistes n’auraient pas osé rêver il y a dix ans. La navigation d’aujourd’hui sera sans queue ni tête, un parcours dans le monde magique des images.
Même sans tête, on peut commencer par une plante carnivore australienne bien nommée, le Cephalotus [www.utricularia.net/bilder/cephalotus/follicularis_CEPH1_006.jpg]. Autres valeurs sûres, les cactus [www.mytho-fleurs.com/images/cactus_2/mammillaria_sempervivi_2.JPG] et plantes grasses [http://users.aol.com/mesembs/pictures/glottiphyllum.jpg] sont toujours spectaculaires. Certains s’émeuvent pour les arbres, on saluera la sélection du lycée forestier du Haut-Languedoc [www.lyceeforestier.com/hymenalarbre.htm].
Fleur peut-être, belle image certes, un peu inquiétante tout de même, le tableau intitulé La jolie fleur du nucléaire par Gérard Montmasson [http://www.artgo.com/gerardmontmasson/work03.htm]. Presque aussi inquiétante, la fameuse Rafflesia arnoldii, la gigantesque fleur parasite des jungles de Sumatra étale ses pétales charnus dans les moiteurs tropicales [www.dlib.org/dlib/june02/shabajee/arkive_rafflesia.jpg]. Elle a un petit air de famille, tout à fait fortuit avec le Stapelia, la plante qui empoisonna la bière dans le village de Kirikou [www.plantoftheweek.org/week048.shtml]. Un petit tour dans les Andes nous permettra de revenir à quelque chose de plus sain, avec la belle Composée Perezia pilifera [http://web.ujf-grenoble.fr/JAL/chili/imag-CH/perez.jpg].
Les images c’est aussi les peintures, et le langage des artistes est parfois bien séduisant. Comparez donc pour la petite mousse Buxbaumia piperi le modèle [www.csun.edu/~hcbio028/BuPiperi.jpg] et son image [www.saskiajorda.com/Images/stbuxbau.jpg]. Imaginez ce que pourrait donner ainsi l’étonnant sabot-de-Vénus nord-américain Cypripedium arietinum [www.vtladyslipper.com/vtlsclabarietinum.jpg]. Pour ce qui est des images d’Orchidées, le must francophone est sans doute un site que nous avons déjà indiqué, celui de Pierre-Michel Blais [http://perso.wanadoo.fr/pm.blais/]. Contemplez-y donc ce fameux Ophrys philippii, qui vient tout juste d’être découvert dans le Var. Pour revenir à la peinture, je vous propose un tour en Extrême-Orient pour découvrir une sensibilité aussi déroutante que fascinante. J’aime beaucoup les aquarelles de Kiyoko Minami [http://flora21.com/minami/kiyoko/index-e.htm]. Comme beaucoup de Japonais, elle adore les fleurs de Prunus (cerisiers, pêchers, pruniers, etc.). Vous pourrez découvrir une belle collection d’images de ces fleurs sur un site hétéroclite japonais [www.flora21.com/index_e2.htm]. Il s’agit du site d’une compagnie, mais pas trop agressif commercialement, avec d’intéressantes explications sur l’approche des fleurs par les Japonais.
Autre atout du Web, pouvoir trouver des illustrations pour un grand nombre de plantes. On peut utiliser un moteur de recherche, et sa fonction « image », ou commencer sur un site comme Florenligne, disposant d’un choix impressionnant d’images de grande qualité [http://florenligne.free.fr/index.htm], et d’une belle table de liens [http://florenligne.free.fr/floresenligne.htm]. Florenligne est membre d’un réseau de sites francophones consacrés au jardinage et à la botanique, la Boucle verte [http://boucle.verte.free.fr/] (la page d’accueil n’est cependant pas de navigation aisée). De telles banques d’images complètent dorénavant utilement les flores qui, même quand elles sont illustrées, peuvent rarement proposer une telle richesse et diversité d’illustrations. Attention toutefois, restez critiques, les erreurs de détermination, voire les bourdes, existent même sur le net (on ne dénoncera personne !).
L’histoire devait être sans queue ni tête, mais à défaut de queue de poisson, elle finira en queue de lapin [http://www.chrissilutz.de/plantlist/elbapics/lagurus-ovatus-2.jpg].


Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr

 


La toile botanique n° 73
Quand le Web mousse

 

 

 

 

La Garance voyageuse vient de faire paraître une plaquette d’initiation aux mousses.
Oui, ces petites plantes ridicules qui envahissent les gazons
et qui contribuent à rendre les galipettes si agréables, les Bryophytes si vous préférez.
Profitons-en pour allez explorer le Web sur le sujet.

Souvent méconnues des botanistes, elles méritent cependant un peu plus d’attention. Peut-être avez-vous déjà été émus par la beauté de vieilles souches ou de cascades moussues. Mais trouver de l’aide pour aborder ce monde n’est pas facile, et attribuer des noms encore moins. La littérature disponible est maigre, au moins en français. Là aussi, le web joue son rôle, en permettant de mettre en ligne énormément d’informations qu’il serait impossible de publier de manière classique. À l’occasion de la sortie de sa plaquette, La Garance voyageuse vous propose donc une visite de ce monde si spécial des mousses, où une goutte d’eau est un étang, où les plantes se dessèchent et se réhydratent alternativement, où une concurrence féroce se joue sur quelques centimètres d’épaisseur (et sans bois pour faire des tiges s’il vous plaît !).

Pas très rationnel sans doute, mais le mieux pour commencer est probablement de s’émouvoir. Le must est alors, à mon avis, le site japonais du célèbre laboratoire Hatori, et son extraordinaire galerie de photos [www7.ocn.ne.jp/%7Ehattorib/mossworld.html]. Si votre navigateur a du mal avec le japonais il existe des sites d’ambition plus limitée mais visitables comme [www.emoi.net/suomi/rubrique.php3?id_rubrique=18,
http://photos-nature.dyndns.org/les%20bryophytes.html,
http://www.pijouls.com/albums/albmoussesetlichens/page_01.htm,
www.lamedon.de/moosbilder/index_fr.html, http://perso.wanadoo.fr/argaud/botanique/bryophytes/generalites.html] ou encore avec d’étonnantes images en 3D [http://freespace.virgin.net/jonathan.sleath/bryology/mosses.htm]. Les illustrations permettent de se familiariser avec les noms et de repérer déjà quelques groupes ou genres. Mais, pour l’émotion, il faut aussi visiter les fameux jardins de mousses japonais, par exemple en [http://phototravels.net/kyoto/zen-gardens-saiho-ji.html] où il y a des photos bien esthétiques.

Vous voilà accrochés ? Alors vient le temps d’en savoir un peu plus. Plusieurs sites déjà mentionnés donnent quelques généralités, mais sont d’un niveau variable. Le site de Daniel Nardin est une bonne introduction [www.chez.com/monamiph/mousses.htm], mais il y a aussi, plus académique, le cours donné par l’Université de Grenoble [www.ujf-grenoble.fr/JAL/Choler/BEV/prat/demo/bryo/mainmous.htm]. Un glossaire agréablement illustré est proposé par une association naturaliste chambérienne [http://perso.wanadoo.fr/smbrc/bryologie.htm].
Un petit peu d’anglais permet d’accéder à des sites nettement un cran au-dessus. On a beaucoup aimé le site néo-zélandais de Hidden Forest [http://hiddenforest.co.nz/bryophytes/index.htm], et celui dédié à Robert Muma par son fils [http://worldofmosses.com/], qui sont très informatifs. Si vous préférez l’allemand, vous avez aussi [www.ijon.de/moose/index.html] et un site suisse bilingue franco-allemand [www.bryolich.ch/francais/bryologie_franz/bryologie_fr.html]. Ce dernier est nettement scientifique, avec un remarquable atlas en ligne, et il constitue une introduction aux sites plus savants. Une ressource incontournable est alors celle du Jardin botanique du Missouri avec sa base de données Tropicos [http://mobot.mobot.org/W3T/Search/vast.html] et ses pages dédiées aux bryophytes [www.mobot.org/MOBOT/tropicos/most/welcome.shtml]. Tout ceci est en anglais d’ailleurs, rien de francophone qui fasse la maille à ce niveau.
De même, si on veut accéder à des associations consacrées aux Bryophytes il faut sortir de France. Le site suisse déjà donné [www.bryolich.ch/francais/bryologie_franz/bryologie_fr.html] a l’avantage d’être francophone ; sinon on notera, en anglais, le site très connu de la British Bryological Society [http://mobot.mobot.org/W3T/Search/vast.html], en allemand celui de la Bryologische Arbeitsgemeinschaft Deutschlands [http://www.blam.privat.t-online.de/homebad.html], en espagnol celui de la Sociedad española de briología [http://www.uam.es/informacion/asociaciones/SEB/]. Même la Yougoslavie a un chouette site, lancé par Marko Sabovljevic [www.bryo-see.org.yu/]. Il y aurait-il un problème en France ? Rappelons pourtant que Tela Botanica [www.tela-botanica.org/] a un groupe de discussion « bryophytes », et qu’il existe des associations en France qui s’occupent de mousses, comme la Société botanique du Centre-Ouest [http://sbco.free.fr/].
Qu’en conclure ? Comme Voltaire qu’il faut cultiver son jardin… de mousses. Heureusement, il y a des sites pour ça, tant anglophones [www.mossacres.com/info_2.asp] que francophones [www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/fiches/mousse.htm].

Texte : Marc Philippe
marc.philippe@univ-lyon1.fr

 

 

 

 


La toile botanique n° 72
Je suis d'la mauvaise herbe, braves gens

 

 

 

 

La garance voyageuse, en bonne sauvageonne,
n’aime pas beaucoup qu’on lui chahute les racines.
Elle entre rarement en plein champ et n’a donc que peu d’occasions de rencontrer cette catégorie de plantes baptisées « mauvaises herbes »
et que les botanistes nomment « adventices ».
La chronique d’aujourd’hui vous propose un petit tour de toile
sur ce thème, glanant informations et points de vue,
éclectique à son habitude, et toujours sans prétention à l’exhaustif.

Quoiqu’elles soient, comme la garance, des « mauvaises herbes », les adventices colonisent surtout les endroits cultivés ou transformés par l’homme. En fait, une très bonne définition est donnée par un site consacré au jardinage [www.jardin.ch/Dossiers/adventice.html]: « Plantes qui ne poussent pas au bon endroit ». Ce site suisse regroupe par ailleurs un ensemble de dossiers informatifs mais accessibles sur divers thèmes liés au jardinage. Un autre site suisse [http://www.cps-skew.ch/francais/info_plantes_envahissantes.htm] s’intéresse plus spécialement à celles de ces plantes adventices qui deviennent invasives. Il donne une liste noire (pour la Suisse) et un ensemble de fiches par espèces… bien faites. Un site français propose également de l’information sur les adventices, celui d’Hubert et Norbert [http://plantes.sauvages.free.fr/pages_definitions/adventice_.htm]. Ce site, intitulé « Plantes sauvages » déborde de passion et fait plaisir à visiter, mais quelques espèces sont plutôt inattendues sur une liste d’adventices, comme le pain-de-coucou (Oxalis acetosella) ou l’hellébore vert (Helleborus viridis). Dans une autre page Hubert et Norbert se moquent des « braves fonctionnaires du comité de botanique » (sic) tout en mettant la violette dans les Papilionacées, ce qui illustre bien que la lecture du web doit toujours rester critique !
Cet hypothétique « comité de botanique » ne s’occupe certainement pas de la mauvaise herbe de Brassens (Brassensia malherba), mais on en retrouvera avec plaisir les paroles sur [www.paroles.net/chansons/18195.htm], à moins que l’on préfère La Mauvaise herbe [www.lamauvaiseherbe.com], un groupe nettement plus actuel. Cela fera entracte.

Pour revenir au sujet, signalons un texte intéressant, mais malheureusement bien peu illustré, sur les adventices en Valais [http://home.valaisinfo.ch/encyclo/navig.asp?mnu=know&idRubrique=103&idLangue=1]. Le dossier sur les messicoles (des adventices spécialistes de moissons) du conservatoire botanique de Gap-Charance [http://perso.wanadoo.fr/cbn-alpin/SiteFrance/Telechargement/FicheFlore3.pdf] est mieux illustré. Bien sûr, si vous ne le connaissez déjà, un petit tour sur la page messicole [http://garance.voyageuse.free.fr/activites/messicole.htm#flore] du site de La Garance voyageuse s’impose. Des messicoles bien particulières sont les Striga. Ces plantes parasites, baptisées Witchweed par les Anglais (mauvaise herbe de sorcière !) sont très belles ; on peut s’en convaincre en visitant [www.parasiticplants.siu.edu/Scrophulariaceae/Striga.Gallery.html], mais elles sont aussi un réel problème pour l’agriculture des régions chaudes. Une page des Amis de la terre burkinabés consacrée aux Striga [www.abcburkina.net/lesamis_12_1_4.htm] vaut le détour, étonnante de simplicité, d’efficacité et… de poésie (je trouve). Elle expose clairement les nouvelles techniques de contrôle par le Fusarium.

Le contrôle des adventices est un problème de toutes les agricultures. Alter Agri, bimestriel des agricultures alternatives, nous apprend [www.itab.asso.fr/sommaireAA.htm#haut] qu’il a parlé des adventices dans son numéro de février 2005 sous le titre « Le contrôle de la flore adventice en grandes cultures biologiques », mais l’article n’est pas en ligne. Une bonne occasion pour commander le numéro et faire connaissance avec ce confrère ? Habituellement, le contrôle des adventices passe cependant par les herbicides, avec tous les problèmes que l’on sait, dont celui des résistances qui apparaissent et jettent un doute sur le glorieux futur de certains Ogm. Un bon dossier sur la question de la résistance des mauvaises herbes aux herbicides est mis en ligne par le gouvernement canadien [www.omafra.gov.on.ca/french/crops/facts/01-024.htm], un autre est espagnol [www.plantprotection.org/hrac/Cindex.cfm?doc=spanish_la_resistencia.html]. L’une des plantes devenue partiellement résistante est l’ambroisie ; cette « peste » (pour utiliser un anglicisme assez récent) déclenche des rhumes des foins sévères surtout dans la vallée du Rhône (mais aussi ailleurs en Europe !). Des recherches sont effectuées pour un contrôle biologique de ses populations, et on découvrira ces résultats nouveaux sur [http://insecte.uef.free.fr/textes/Contributions.pdf].

Détour improbable, voilà que le navigateur accroche un texte consacré à Georges Sand ! Cette écrivain était une excellente botaniste, suivant les traces de Rousseau, et s’intéressait beaucoup aux plantes. Dans son journal [www.remydegourmont.org/de_rg/autres_ecrits/revues/mercure/334.htm], elle rapporte plusieurs observations de plantes peu communes, et des notes comme « Cette prétendue Scrofularia borealis serait, suivant M. le Dr Antonin Magnin, la Scrofularia vernalis L., petite plante adventice et même naturalisée aux environs de Paris ».
[http://membres.lycos.fr/listoiseauxmonde/messicoles_crex2.pdf]

Texte : Marc Philippe
marc.philippe@univ-lyon1.fr



 


La toile botanique n° 71
La toile paléobotanique

 

 

 

 

 

La Garance a déjà consacré une chronique web à la paléobotanique (n° 62, Les plantes ont-elles un passé sur la toile du futur ?). Ce qui suit est donc surtout une actualisation, avec quelques compléments, de cette première chronique, toujours accessible sur le site de la Garance voyageuse www.garancevoyageuse.org, rubrique « La revue » puis « La toile botanique ».

Pour comprendre les flores du passé, il est nécessaire d'avoir quelques idées de la géographie de l'époque. Effectivement, du fait de la tectonique des plaques, les continents se sont déplacés à la surface de la Terre tout au cours de l'histoire des plantes (et bien avant !). Les sites les plus performants sont anglophones, comme celui de ODSN Plate Tectonic Reconstruction Service (www.odsn.de/odsn/services/paleomap/paleomap.html) ou celui de l'Université de Chicago (http://pgap.uchicago.edu/). Un site français agréable à consulter donne aussi des cartes bien lisibles, limitées toutefois à l'Europe occidentale (www.mnhn.fr/mnhn/geo/histoireterre.html).

La référence en matériel de collection de liens « paléobotaniques » reste le site développé à l'Université de Würzburg (www.uni-wuerzburg.de/mineralogie/palbot1.html) et baptisé Links for palaeobotanists. Extrêmement riche (mais anglophone !), ce site est couramment utilisé par les professionnels. Pour des contacts avec des paléobotanistes francophones, le site de l'Organisation francophone de Paléobotanique contient une liste de membres avec leur adresse (www.ulg.ac.be/palyno/Org.Franc.Paleobotanique/Org.franc.Paleobot.html).

Plusieurs laboratoires présentent de façon agréable et accessible leurs recherches. On visitera toujours avec plaisir celui de l'Université de Manchester (www.earth.man.ac.uk/research/pb_web/pb_main.htm), ou celui du Muséum national d'histoire naturelle de Paris (www.mnhn.fr/mnhn/paleontologie/paleobotanique/). D'autres musées français ont également des pages de leur site consacrées à la paléobotanique, par exemple celui d'Aix-en-Provence (www.museum-aix-en-provence.org/aix-en-provence-paleobotanique.htm) et celui de Nantes (ccc). Un modèle de ce qui pourrait être fait en français est le « Laboratoire virtuel de paléobotanique de l'Université de Berkeley », une initiation complète à la paléobotanique assortie de nombreux liens et illustrations, sous forme de cours et d'incitations à la réflexion, avec travaux pratiques dans le jardin botanique (www.ucmp.berkeley.edu/IB181/VPL/Dir.html). Un site chilien, et donc hispanophone, est également exemplaire à www.fosil.cl/pbotanica.html.

Le site indexé dans le numéro 62 de La Garance comme présentant une grande diversité d'images n'est plus accessible, mais on peut obtenir quelques images de plantes du Mésozoïque via les sites consacrés aux dinosaures, comme par exemple (www.enchantedlearning.com/subjects/dinosaurs/plants/).

Pour ceux qui n'oublient pas que la science est faite par des humains, découvrez la vie mouvementée de René Charles Zeiller (www.annales.org/archives/x/zeiller.html), celle plus classique d'Adolphe Brongniart (1801-1876) (www.mnhn.fr/mnhn/paleontologie/paleobotanique/collection/brongniart.htm), ou encore celle incroyablement laborieuse de François Cyrille Grand'Eury (www.annales.org/archives/x/grandeury.html), tout trois de célèbres paléobotanistes francophones.


Texte : Marc PHILIPPE
marc.philippe@univ-lyon1.fr



La toile botanique n° 70
Quand le web fait croquer la pomme

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

C’est l’été, et l’une des raisons qui consolent d’avoir quitté le printemps est la venue de la saison des fruits. Parmi eux, la pomme, ce délice que nous enviaient, dit-on, les Chinois, s’amusant de notre attirance pour le litchi. La pomme est aussi une longue histoire d’amour entre un fruit et l’homme, même si elle n’a peut-être pas démarré dans le jardin d’Eden.
Témoin de cette longue histoire, une belle diversité encore méconnue malgré les efforts de nombreuses associations.
Curieux de nature, vous croisez sans doute régulièrement de ces pommiers anciens. Pour nommer les variétés, vouloir les maintenir, les connaître et échanger à leur propos, le Web peut être une ressource précieuse, d’autant que dans le cyberespace comme dans le monde de l’informatique, la pomme occupe une place spéciale.
Carnet de navigation.


Il faut d'abord savoir qu'il existe une science baptisée pomologie qui n'étudie pas que la pomme, puisqu'en latin pomum signifie en fait « fruit » en général, ainsi que « fruitier » d'ailleurs. Pour un dossier d'introduction fourni, mais clair, pointez donc
www.arehn.asso.fr/dossiers/pomologie/intro.php. L'Agence régionale de l’environnement de Haute-Normandie, pays où la pomme est au cœur de bien des traditions, met à disposition un B.A.-BA pomologique de bon niveau et facile à lire. L'honnêteté est poussée jusqu'à poser la question « la pomologie est-elle une science exacte ? », car, bien des spécialistes vous le diront, la pomologie est souvent difficile. L'une des difficultés est de se procurer une bonne documentation. Le site précédent offre une bibliographie au format pdf à télécharger. On peut également trouver une liste de références bien achalandée à http://perso.wanadoo.fr/fourey/croqueurs-de-pommes/biblio/pomologie.htm.

L'un des plus grands centres de pomologie en France est dans le Gard (www.bsi.fr/pnc/Data/Pomologie/pomologie.htm), où a été réunie une bibliothèque remarquable. Devenu en 2000 le Centre international de recherche pomologique et de documentation fruitière, il a développé un nouveau site (http://centre.pomologie.free.fr/CadresCif.html) où sont clairement présentés ses buts et ses méthodes, ainsi que ses publications. Mais l'un des atouts du web est de pouvoir mettre en ligne des documents rares ou peu accessibles.

C'est ce que fait, par exemple, le site de Les Crets fruits, autoproclamé « le plus important site dédié à la pomologie » (www.pomologie.com). C'est effectivement une belle ressource, pas forcément focalisée sur les variétés anciennes, avec beaucoup de liens, et même une page sur des variétés présumées disparues. Le site contient aussi une page consacrée à Jean-Claude Schaeffer, artiste pomologue, et notamment ses superbes peintures de trente-neuf variétés de poires.

Deux sites au moins proposent des outils de détermination en ligne. À http://perso.wanadoo.fr/jfb/fruit/index.html, on peut télécharger gratuitement un logiciel permettant de trouver le nom d'une variété, mais aussi visionner une présentation sur les avantages et inconvénients de différentes méthodes de détermination. Plus étonnant, on y apprend les subtilités de la greffe « à la pince à linge ».

Sur le site des Croqueurs de pommes d’Ile-de-France, groupe régional de la fameuse association des Croqueurs de pommes (www.croqueurs-idf.com/Pomologie.html), c'est par contre un extrait de la méthode de Joseph Verrier qui est mis en ligne. Ce site est par ailleurs très fourni et synthétise beaucoup d'expériences. On y trouve, par exemple, un « Protocole pour étude d’un arbre à déterminer » extrêmement intéressant et qui donne une bonne idée de la qualité de leur travail. L'association nationale, rassemblant les groupes régionaux, a également un bon site à www.croqueurs-de-pommes.asso.fr, bien informatif, mais pas spécialement tourné vers la détermination des fruits.

À http://beuillotte.ifrance.com/beuillotte/, on apprend pas mal de choses curieuses et on trouve une information sur un cd-rom de détermination des poires et des pommes basé sur la méthode Choisel.

Pour une petite pause esthétique, www.gastronomie-en-perigord.info/fruits/pomme.aspc affiche une jolie nature morte aux pommes de Cézanne. En passant, on y apprend tout sur le jus de pommes.

Pour encore plus d'émotion, on peut s'offrir des frissons bibliophiles à http://www.google.fr/search?q=pomologie&hl=fr&lr=&rls=GGLD,GGLD:2004-49,GGLD:fr&start=60&sa=N avec la reproduction de plusieurs planches anciennes de pomologie tout à fait remarquables.

L'école allemande de pomologie a été célèbre, et continue ses recherches. Pour peu que l'on maîtrise l'allemand, on peut lire à www.weihenstephan.de/ob/deutsch/forschung/kap9_1.htm une passionnante synthèse sur la domestication des pommes, leur diversité au XIXe et XXe siècles, puis l'utilisation de la chemotaxonomie pour la reconstitution de leur histoire (on compare les molécules qu'elles contiennent pour définir leur parenté).

Contempler et goûter cette diversité est agréable, mais l'érosion guette aussi, comme on peut s'en convaincre en visitant http://perso.wanadoo.fr/association.fruits.oublies/, site militant pour la sauvegarde du patrimoine local et traditionnel. Il s'agit aussi d'un outil de recherche pour la promotion d'un monde fruitier, et il y a possibilité de commander des plants.

Pour acquérir des variétés anciennes, un passage à www.pommiers.com s'impose. Coup de chapeau à ce site remarquable monté par un amateur. Le site a pour vocation la préservation de la diversité fruitière, et, pour cela, met en relation des acheteurs avec les vendeurs, pour une plus grande diffusion des variétés anciennes d'un grand nombre de fruitiers : agrumes, amandier, cassissier, cerisier, châtaignier, cognassier, figuier, fraisier, framboisier, groseillier, olivier, mûrier, myrtiller, néflier, noisetier, noyer, pêcher, poirier, pommier, prunier et vigne. On notera aussi une belle sélection d’une dizaine de liens particulièrement recommandés (mais pas tous à jour malheureusement), de la bibliographie, et des listes de manifestations ou encore de vergers à visiter.

Même avec une telle diversité des fruitiers traditionnels, on peut rester plein d'envies de découvrir. Alors, terminons par un tour sur le site de la Confrérie des planteurs de fruits rares (www.coplfr.org/accueil.html) pour faire connaissance avec l'asimine, un fruit dont on entend de plus en plus parler. Ce cousin des corossols et du chirimoya résisterait à – 20°C ! Faut-il craindre que ce travailleur immigré fasse une concurrence déloyale aux variétés anciennes des fruitiers traditionnels ? Pas tant qu'il y aura de l'amour pour les fruits, alors croquons !

 



La toile botanique n° 69
La flore sud-américaine

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Attention, le cœur s'emballe vite à 4 000 mètres d’altitude… devant la beauté de la flore alto-andine, ou dans les sous-bois amazoniens, devant la fragile beauté des Gentianacées saprophytes, vivant sans chlorophylle dans l'humus des forêts sombres. Et vous pourriez bien vous en sortir avec des envies de voyages !
D'autres s'y sont déjà laissés prendre, et rapportent de bien belles images. Ainsi, en 2003 une partie du personnel du Jardin botanique du Lautaret ont visité le Chili et nous le racontent à www.ujf-grenoble.fr/JAL/chili/. Étiré sur plus de 6 000 km du Sud au Nord ce pays offre bien sûr une diversité botanique étonnante. Comme en Afrique australe, on y rencontre des déserts à la floraison explosive. Pour se faire une idée du désert d'Atacama fleuri, on peut pointer www.ctio.noao.edu/misc/floracion/floracion.html. Mais ce pays revendique aussi les plantes à fleurs les plus australes du monde, la deschampsie antarctique, une graminée poussant jusque dans la péninsule Antarctique, ainsi qu'une Caryophyllacée, le Colobanthus quitensis. Pour découvrir ces espèces, le meilleur site du web semble être coréen ! Découvrez-le à www.polar.re.kr/literature/polar_sense/25_origin_of_biota_hchung/text.asp.

De nombreux sites incluent une brève présentation de la flore d'une région, d'un pays. Ainsi www.mineria.gov.ar/ambiente/estudios/inicioIRN.asp ou www.todo-argentina.net/Geografia/provincias/ permettent de parcourir les provinces argentines, et donnent à chaque fois quelques indications sur la flore. Pour l'Uruguay, à www.rau.edu.uy/uruguay/flora/Uy.flora2.htm on apprend à connaître quelques arbres locaux. On peut aussi découvrir quelques éléments sur la flore de la Terre de Feu avec un site assez sympa (www.misionrg.com.ar/fauna3.htm), ou encore s'exercer au portugais avec la flore du Pantanal à www.tomdopantanal.org.br/o_pantanal/flora/. Mais il faut bien avouer que tout ça laisse un peu le botaniste sur sa faim.

Alors si vous voulez plus d'informations et de ressources bibliographiques, deux sites essentiels sont à visiter. Tout d'abord, www.nmnh.si.edu/botany/projects/cpd/sa/sa.htm avec des dizaines de pages bourrées d'informations (en anglais) de très bon niveau et des images, des cartes des centres de diversité floristique, bref plein de choses. À la fois en anglais et en espagnol, le site d'Andean botanical information system (www.sacha.org) est également très informatif, avec notamment une vaste collection d'images, depuis les Podocarpus, d'étonnants conifères tropicaux, jusqu'aux Perezia de l'étage alto-andin.

L'Amérique latine est une terre promise pour les aficionados de plusieurs groupes de plantes. Les fous de cactus en sont, et les sites abondent. Pourquoi ne pas visiter, en slovaque s'il vous plaît, une étonnante galerie de cactus miniatures dont l'incroyable Blossfeldia liliputana ? (http://kaktusy.box.sk/galeria/mini2.php). De nombreux organismes proposent d'ailleurs de vous emmener voir sur le terrain ces cactus sud-américains, par exemple « Voyages cactus, aventures international » (www.cactus-adventures.com/voyages.html), et on visite leur site comme on feuillette un catalogue de voyage ; il y a de quoi rêver. Les inconditionnels de Cactacées sud-américaines discutent d'ailleurs à http://groups.yahoo.com/group/South_American_Cacti/.

Mais l'Amérique latine, c'est aussi les Broméliacées (quelques belles photos à http://photos-nature.dyndns.org/les%20brom%E9liac%E9es.html) et les fuchsias.
Pointez donc www.thebfs.org.uk/photographic/entries.html pour quelques belles images de ces cousines de nos épilobes, puis, de là, remontez à la page d'accueil de la British Fuchsia Society : étourdissant tout ce qu'arrive à proposer un site anglophone de botanistes monomaniaques. Tout aussi étourdissant, mais néanmoins beaucoup plus sympathique à mon avis, l'OCNI niché à www.corpusetampois.com/cse-descurainia-antarctica.html. Un authentique poème aussi cybernétique qu'improbable sur la sagesse des chirurgiens antarctiques, où l'on apprend que les Indiens fuégiens Onas, honteusement massacrés, faisaient une préparation alimentaire à partir des graines de cette Crucifère. De nombreuses plantes alimentaires ont d'ailleurs disparu avec les peuples exterminés par les farouches Conquistadores. Qui se rappelle de ce brome qui fut cultivé au Chili comme céréale ? Il a laissé bien peu de traces sur le WWW.

L'Amérique du Sud, c'est aussi la Guyane française. La recherche là-bas n'est pas que spatiale, et les botanistes y ont un terrain d'étude passionnant.
L'IRD, ex-ORSTOM, met en ligne un bon nombre d'articles scientifiques sur la botanique guyanaise. La page de recherche
(www.bondy.ird.fr/pleins_textes/) n'est pas des plus faciles à utiliser, mais on y trouvera, par exemple, une étude sur les forêts bordant le Grand Inini (www.bondy.ird.fr/pleins_textes/pleins_textes_4/biologie/17721.pdf) ou encore un transect botanique dans une savane (www.bondy.ird.fr/pleins_textes/pleins_textes_4/biologie/17720.pdf). Plus facile à aborder, une ballade sur la Crique Gabrielle aux environs de Cayenne est illustrée à www.guyane-education.org/webdisciplinaires/svt/ressourceslocales/gabrielle/sommaire.htm.

Eh bien, envie de voyager ? Envie d'aller voir Aa palacea au Pérou ? (oui, il existe effectivement un genre d'orchidées baptisé Aa par H.G. Reichenbach, www.botanicaperu.org), ou des loasas, ces belles chiliennes urticantes ?
L'écotourisme, là-bas aussi, est en pleine croissance, et certains organismes proposent une belle variété de trekking et de formations dédiés à la botanique sud-américaine (voir par exemple pour le sud du Chili
www.eco-family.com). Mais avant de partir La Garance ne peut oublier que là-bas aussi des menaces pèsent sur le monde végétal, et elle glissera par exemple dans son bagage un intéressant petit pdf (88k à www.humboldt.org.co/download/bol06.pdf) sur les risques de disparition de la flore colombienne, en espagnol evidentemente !
Hasta luego !




La toile botanique n° 68
Entre flore alpine et troupeaux, Cyber-Garance sur l'Alpe

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Malgré ce que pourraient faire croire certaines cartes postales, la verte couverture des alpages n'est pas qu'un faire-valoir pour les blancs flocons qui la parcourent, sonnailles au cou. C'est aussi des centaines d'espèces de plantes qui ont une vie plutôt dure, l'hiver sous la neige, l'été sous la dent des troupeaux. Le pâturage, cette mamelle de la France, a certes un impact bien réel sur la flore et sur sa diversité. Mais troupeaux, flore et paysages jouent en fait un jeu complexe, là-haut sur la montagne. L'absence de pâturage pourrait-elle être aussi préjudiciable à la flore que le surpâturage ? Quels indicateurs utiliser ? Le berger a-t-il un intérêt à préserver la diversité floristique ? La Garance vous propose une sélection de pages pour explorer la question, et découvrir, via les différents points de vue, quelques aspects de sa complexité.

Pour se faire plaisir, autant commencer par un petit rappel sur la flore alpine, joliment illustré à http://pageperso.aol.fr/danieldhal3/florealpine/. L'importante part des ultra-violets dans la lumière des montagnes rend les pigments des fleurs particulièrement intenses. De plus, la saison de végétation étant courte, les floraisons se concentrent au début de celle-ci, assurant une explosion spectaculaire de fleurs. C'est là-dessus qu'arrivent les troupeaux…
Une page du site du Parc national des Écrins présente une introduction sur ce problème (
www.ifrance.com/ecrins/botanic.htm), sans oublier l'impact d'un autre genre de troupeau : les promeneurs. Avant de déplorer celui du bétail, le randonneur se doit, en effet, de se poser la question de son propre impact, car des habitudes, comme celle de couper les lacets, peuvent être désastreuses.

Si on veut aller plus loin, plusieurs organismes offrent des pages à lire sur les effets du pâturage. Une bibliographie fournie est mise en ligne par le CIRVAL (Centre international de ressources et de valorisation de l'information des filières laitières petits ruminants) à
www.cirval.asso.fr/les_services/cataweb/pasto.html sur le pastoralisme et la conduite au pâturage des ovins et caprins. Le Centre d’études et de réalisations pastorales Alpes-Méditerranée (http://perso.wanadoo.fr/.cerpam/page1.html) constitue également une ressource intéressante sur la question, et la Confédération paysanne présente des idées originales dans un article accessible à www.confederationpaysanne.fr/article.php3?id_article=71.
Un tour par l'Office national de la chasse et de la faune sauvage à
www.oncfs.gouv.fr/events/game_wildlife/gw_1999/fr/resume14.php nous rappelle, en étudiant l'impact du pâturage ovin sur les populations de tétras-lyre, qu'une modification de la végétation induit aussi des effets sur la faune.
C'est d'ailleurs pour cela que l'Irlande a été condamnée par l'Europe ! Vous découvrirez à
http://europa.eu.int/smartapi/cgi/sga_doc?smartapi!celexplus!prod!CELEXnumdoc&lg=fr&numdoc=62000J0117 un arrêt de la cour de justice européenne condamnant l'Irlande pour la mauvaise gestion d'un site à lagopède des saules, le gouvernement de cet état n'ayant pas réussi à contrôler le surpâturage qui a détruit la couverture de callune nécessaire au lagopède.

Pour une petite pause plaisir des yeux télécharger un Pdf (1 Mo, en espagnol, mais les images sont en français !) à
www.juntadeandalucia.es/medioambiente/educacion_ambiental/Educam3/publicaciones/flora_amenazada_4_ 07.pdf pour découvrir la flore endémique (et menacée par le surpâturage ovin) de la Sierra Nevada.
Mais il ne faudrait pas croire que les problèmes de surpâturage soient l'apanage des alpages et de leurs troupeaux. Plusieurs parcs nationaux ont de sérieux problèmes lorsque les populations d'ongulés sauvages augmentent et/ou concentrent leur impact. Dans les Alpes, les chamois et les mouflons de Corse (espèce introduite) mettent localement en danger la flore.
Pour d'autres exemples démonstratifs, on peut charger un petit Pdf (138 Ko) bien intéressant sur des expériences menées dans le parc de Yellowstone à
uvalde.tamu.edu/rangel/oct00/alt.pdf (en anglais), ou visiter la page www.nps.gov/cuva/management/rmprojects/trillium.htm qui présente l'impact du cerf sur des populations de Trillium, une superbe fleur nord-américaine (en anglais aussi). Plus près de nous, dans la Cluse de Nantua (Ain), l'arrivée du lynx dans les années 1980 a fait éclater les hardes de chamois, bien moins nombreuses et plus mobiles aujourd'hui. La flore des corniches, incluant le rare daphné camélé, s'en est trouvée bien aise…
Il ne faudrait pas croire non plus que le problème du surpâturage par les troupeaux est une spécificité française : du Tibet
www.tibet-info.net/eco-tibet/ à l'Argentine www.aeet.org/ecosistemas/041/articulo3.htm, les mêmes causes engendrent les mêmes effets. Pour un aperçu de ce qui se fait au niveau international, une visite à http://lead-fr.virtualcentre.org/fr/frame.htm présente les activités du LEAD (Livestock, Environment And Development, c'est-à-dire « bétail, environnement et développement »), une initiative internationale qui analyse les interactions entre l'élevage et l'environnement afin de protéger et d'améliorer l'utilisation des ressources naturelles tout en luttant contre la pauvreté.

Plusieurs recherches sont menées pour optimiser la gestion de la flore et de la végétation par les troupeaux en montagne. L'article de Michel Lambertin (ce numéro) présente le cas d'un pâturage précoce. On essaie également d'associer pâturage et foresterie, c'est le sylvopastoralisme (
www.john-libbey-eurotext.fr/fr/revues/agro_biotech/agr/e-docs/00/00/EA/C0/article.md). Des expériences de pâturage mixte ovins et bovins sont conduites en Suisse (www.aramis-research.ch/d/758.html), mais aussi en Martinique, dans un contexte nettement plus intensif toutefois (www.acta.asso.fr/cr/cr9812.htm). L'une des structures qui a accumulé la plus longue expérience dans l'utilisation des troupeaux pour le maintien de la diversité floristique est le National Trust. Ce voisin d'outre-Manche met en ligne une intéressante synthèse à www.nationaltrust.org.uk/environment/html/nat_con/_fspapers/fs_grazing1.htm (en anglais).

Pour terminer sur une note gourmande, les recherches sur les liens entre flore et élevage s'intéressent aussi aux effets de celle-ci sur les qualités des fromages. On avait remarqué depuis longtemps le rôle du fenouil des Alpes (Meum athamanticum) sur le fromage. Mais découvrez à
www.inra.fr/presse/AVR97/c1.htm un communiqué de presse de l'INRA (1997) qui résume les recherches de l'impact de la flore sur la qualité du fromage, et où l'on met en évidence des différences de goût entre les fromages issus du même troupeau de race Abondance, nourri avec des herbages exposés soit au nord soit au sud !


La toile botanique n° 67
Plantes et spiritualité sur la toile : journal de navigation

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

La toile n'a rien d'un Saint Suaire, et, si bien des images y sont visibles, toutes ne sont pas catholiques. Sur le thème « Plantes et spiritualité », les moteurs sortent des listes de sites bien fastidieuses à dépouiller, et l’on pourrait résumer le tout par « l'imagination au pouvoir ! » ou « le web c'est vraiment tout et n'importe quoi ». Fidèle à l'esprit Garance, ce journal de navigation papillonne de tous côtés, et s'il se réfère à titre documentaire à un site ésotérique, il conjure l'esprit critique de ses lecteurs de ne pas se laisser abuser.

Comme David Hume au XVIIIe siècle, on peut aborder la spiritualité sous l'angle d'une Histoire naturelle
www.ifrance.com/ReligionEtCommunication/Hume.html
Il faut alors se rappeler que, selon certaines hypothèses, l'hominisation se serait déroulée sous une contrainte écologique forte. Un climat devenu aride aurait isolé un groupe d'Hominidés dans les forêts galeries de l'Afrique tropicale. Ceux-ci se seraient nourris dans les savanes proches et réfugiés dans les forêts bordant les points d'eau. Certains affirment même que le langage se serait développé alors, comme un moyen de mémoriser les itinéraires entre les refuges (voir le chapitre sur Bruce Chatwin à :
www.moncelon.com/jlbedin.htm
Si c'est bien à ce stade qu'est apparue la conscience, indissociable du langage, alors la spiritualité est née au sein d'un paysage à la végétation contrastée, où la forêt constituait un refuge.
Une analogie remarquée depuis longtemps unit la forêt et le temple, comme l'a souligné Baudelaire dans ses Correspondances : « La Nature est un temple où de vivants piliers laissent parfois sortir de confuses paroles »
voir à ce sujet l'étonnante discussion de Oui-Oui et Hibou
http://thevelho88.free.fr/fra/comm/COM16%20CORRESPS.txt
Laissons à des esprits doctes le soin de discuter ces élucubrations, pour remarquer que le bois sacré est un lieu de spiritualité que l'on retrouve dans un très grand nombre de cultures. Ces bois, ces « lucs » pour reprendre la vieille racine gauloise, ont beaucoup inspiré les créateurs de sites.
Vous apprendrez comment planter votre propre bois sacré dans une perspective réellement druidique à
www.druides.org/OBOD/plantingprog.htm
Syncrétisme oblige, allez voir en passant un des nombreux sites sur les bois sacrés de l'Afrique sub-saharienne qui prend pour cadre la Côte d'Ivoire ; passionnant.
http://perso.wanadoo.fr/paysage/jcf.htm
Et puis, si vous croyez que le bois sacré a disparu de notre quotidien, allons donc découvrir le rôle sacré du cyprès, vous verrez que cet arbre de nos cimetières est bien le symbole du bois sacré au sein duquel on abritait les ancêtres pour toujours.
http://dbaldesi.free.fr/Fr/poggi-1.htm
Ce bois sacré, merveilleux et parfait (pour l'homme !), n'est-il pas d'ailleurs le Paradis, origine mythique et refuge ultime ? Puisque le mot paradis est d'origine persane, un détour est nécessaire. On y apprend que « paradis » dérive du pairidaeza de l’Avesta (livre sacré du Zoroastre), terme qui représente un jardin comprenant de nombreux arbres, des plantes et des animaux. Ce mot fait donc à la base référence à une construction humaine (le jardin) que l'homme dans son éternel fantasme de démiurge essaie perpétuellement de faire ressembler au bois sacré originel. Si vous ne me croyez pas, allez donc voir les fenêtres de ma grand-mère (eh oui, son jardin à elle, ce sont ses appuis de fenêtre).
www.fravahr.org/Art/ESPACE-PERSAN/ESPACE%20PERSAN.php
Décidément la forêt, végétation normale d'une bonne partie de cette planète si l'homme ne lui faisait pas tant de misères, vit (probablement) naître la spiritualité et l'a profondément conditionnée.
Toujours sur ce même site, vraiment passionnant, on comprend comment la maison elle-même peut être une image de la forêt originelle : « Dans la maison traditionnelle persane quatre colonnes représentent les quatre éléments ».
L’ombre des colonnes, projetée au sol et sur les murs, indique aux habitants l’heure de la journée. Le côté nord de la maison est totalement fermé. Ceci provient du fait que, en Perse antique, on se protégeait ainsi du vent du Nord et des dives (démons). À l’occasion de la fête du nouvel an, chaque colonne est garnie de trois plantes symboliques différentes ; ce qui nous donne au total, le nombre de douze plantes, nombre sacré. « Dans l’Antiquité, il y avait autant de colonnes que de plantes ». Mystiques des nombres, des points cardinaux, des cycles annuels, tous les ingrédients sont là, dans cette région qui vit naître tout à la fois les langues indo-européennes, le néolithisme, les premières villes, et peut-être les « grands » monothéismes (Abraham est originaire du pays sumérien).
D'un point de vue strictement botanique, si la spiritualité est peut-être née de la forêt, certains de ses développements sont plutôt étonnants… ou du moins nettement métaphoriques : « Comparons l'homme à la fleur [...]. L'homme prend sa nourriture par la tête, d'où elle descend dans les parties inférieures du corps. La plante prend la sienne par les racines, d'où elle monte dans les parties supérieures. Chez l'homme, l'amour est passionnel, et les organes reproducteurs sont tournés vers la terre. Il les cache par honte, parce qu'ils sont entachés de passion. La plante ne connaît pas la passion ; chez elle, la fertilisation est accomplie de la manière la plus pure, la plus chaste imaginable, aussi tourne-t-elle vers le soleil son organe de reproduction, la fleur, dont la beauté ravit tous ceux qui la contemplent. L'homme passionné et déchu exhale l'acide carbonique mortel ; la chaste fleur inhale ce poison, le transmue et en fait un élixir de vie, pur doux et parfumé »
http://perso.wanadoo.fr/jean-paul.barriere/livres/initianc.htm
Le web est aussi l'occasion de dépasser notre nombrilisme occidental, et de découvrir d'autres relations entre plantes et spiritualité.
Un site passionnant sur les « cultures du rêve » révèle que des plantes, chez l'ethnie malaise des Sénoï, peuvent avoir une importance toute particulière : « Tout ennemi vaincu (qu'il soit végétal, animal, humain ou autre) est “transmuté” en rêve en une entité tutélaire, il demeure un ami et peut devenir un guide, un conseiller, un assistant.[...] Les grands chamans sénoï, eux, en possèdent un grand nombre, dont certains sont d'essence spéciale : esprit du tigre, ou d'une plante particulière, d'un rocher ou d'une cascade, par exemple ». Vous savez ce qu’il vous reste à faire la prochaine fois qu'un droséra fera irruption dans vos rêves !
http://florence.ghibellini.free.fr/revelucidea/thesemn4.html
Et puisque tout n'est que fumée, un dernier petit détour par la cérémonie du calumet s'impose, « La cérémonie du calumet est une grande réunion à laquelle président les anciens. Les participants se rassemblent en cercle. On enflamme une tresse de foin d'odeur (une des quatre plantes sacrées) et on la fait brûler comme de l'encens pour purifier les fidèles avant d'allumer le calumet. Le foin d'odeur qui brûle symbolise également l'unité, c'est-à-dire l'union des cœurs et des esprits dans un seul et même corps ». Ite missa est (la messe est dite).
www.rcmp.ca/ccaps/spirit_f.htm



La toile botanique n° 66
La Garance en vacances ou la flore méditerranéenne sur le web

La garance voyageuse est une belle méditerranéenne, même si elle remonte courageusement jusqu'au sud de Paris. Et puis, c'est si bon d'herboriser au printemps autour de la Méditerranée ! Tandis que ficaires et anémones sylvie égaient à peine les sous-bois dans une bonne partie de la France, les coteaux méditerranéens se couvrent d'une explosion incroyable de fleurs. Explosion qu'aura bien du mal à imaginer le touriste de l'été quand, sous la canicule, il cherche vainement un peu d'ombre et d'herbe verte. Voici donc une sélection, aléatoire, incomplète et subjective de quelques sites qui illustrent la richesse et la diversité de la flore méditerranéenne.

Même si cela peut paraître difficile à croire, la végétation normale de la région méditerranéenne, du moins en France, c'est la forêt. Il paraît donc logique de commencer par là. Ce portail sur la forêt méditerranéenne ne donne pas dans le ludique, mais s'avère riche d'informations, de ressources et même d'un forum qui semble bien fonctionner :
www.ofme.org/organismes.php3?IDC=1
Un site proche est proposé par l'association Forêt méditerranéenne
www.foret-mediterraneenne.org/
Un site plus généraliste mais bien documenté est celui de l'Agence méditerranéenne de l'environnement
www.ame-lr.org/sortiesnature/index.html
On s'imagine la forêt méditerranéenne originelle comme une sorte de brousse
www.cnrs.fr/cw/dossiers/dosclim/biblio/pigb15/00_grandes/05/04.htm
mais elle devait plutôt ressembler aux forêts de type laurisylve des îles Canaries
www.ecoturismocanarias.com/gomera/fr/parque.htm
Une présentation intéressante de la forêt méditerranéenne se lit, en espagnol
http://waste.ideal.es/bosque.html
Ceux qui ont eux le privilège de connaître des forêts de chênes verts matures savent combien les coteaux provençaux ont perdu à force de feux et de surpâturage. Pour tout savoir sur l'yeuse :
www.shhnh.com/ressources/chenes1.html
Une fois la forêt envolée, il reste des milieux ouverts, qui peuvent être très riches floristiquement. Ceux-ci hébergent notamment la tarte à la crème de la botanique méditerranéenne, les orchidées. Ces fleurs fascinent des milliers d'amateurs, et les sites sont multiples. Un excellent début peut être le site de Pierre-Michel Blais :
http://orchidees.provence.free.fr
ou celui de la plus ancienne association orchidophile en France, la Société française d'orchidophilie
http://sfo-asso.com
ou encore les belles photos de David Greyo
http://phonalys.chez.tiscali.fr/
Et puisque cette fois l'humeur est espagnole, pourquoi ne pas faire un petit tour sur le très beau site de Pablo Galán Cela, Roberto Gamarra Gamarra et Sergio Álvarez Díazdu
www.orquideasibericas.net/
ou de
http://waste.ideal.es/primeraplantas.htm
Tous ces sites ont des liens qui vous permettront de faire le tour de la Méditerranée d'orchidée en orchidée. Et si vous voulez garder un petit souvenir photographique, sachez qu'une page est spécialement consacrée à la photographie des orchidées !
www.orchis.de/orchis/docs/f021.htm

Les mares temporaires méditerranéennes sont certes moins spectaculaires, même si leur diversité est des plus intéressantes, comme à la Bonne-Cougne. Pour ne plus rien ignorer du grand intérêt de ces milieux, voyez les pages très informatives des sites de la Réserve de Roque-Haute
http://roque.haute.free.fr/fr/visitevirtuelle/mare.htm
et de la Tour-du-Valat
www.tourduvalat.org/news_15.htm
Moins doctes, mais tellement chouettes, ne manquez pas les pages des CM1 de l'école de Gonfaron (Var) sur la mare de la Bonne-Cougne
http://perso.wanadoo.fr/ecolegonfaron/lactemporaire.htm

Dommage que les cistes, d'autres beautés méditerranéennes, n'inspirent pas les créateurs de pages autant que les orchidées. Pour vous donner une idée de ces fleurs si émouvantes aux pétales fragiles
http://minerbio.free.fr/cistes.htm
http://hyssopus.free.fr/cistaceae/
D'autres belles photos de cistes et de fleurs méditerranéennes, en anglais
www.beyond.fr/flora/indexf.html
Et puis, La Garance propose sur son site un diaporama sur la flore du maquis cévenol de l’étage supraméditerranéen
diaporama Garance
La flore méditerranéenne est loin d'être illustrée complètement sur le WWW, mais signalons, parmi les multiples projets de e-flore, celui de ID-Bio qui reprend la flore de Fournier. L'originalité du projet est d'impliquer fortement les amateurs en leur proposant de coopérer pour mettre de l'illustration en ligne.
http://idbio.unice.fr/idbio/index.html


La toile botanique n° 65
www et noms de plantes

L'un des avantages du web est de pouvoir fournir l'accès à des documents régulièrement mis à jour. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a pas d'archéologie dans le cyberespace, puisque certaines pages datent, même du siècle précédent ! D'autres, par contre sont perpétuellement réactualisées. Il y a une partie de la botanique pour laquelle ceci est particulièrement intéressant, c'est celle des noms de plantes, la nomenclature.

Débutant ou confirmé, tout botaniste ou même amateur de plantes se trouve régulièrement confronté à des noms qu'il ne connaît pas. En effet, il y a plus d'un million de noms latins recensés, dont beaucoup de synonymes, et une variété de noms communs qui fait qu'une plante peut avoir une dizaine de noms français, ou n'en avoir aucun, et à l'inverse qu'un seul nom français peut correspondre à plusieurs espèces. S'ajoutent à cela les noms de familles botaniques, les dialectes, et surtout la fâcheuse habitude que les taxonomistes ont de changer les noms.


Cette habitude, qui heurte si évidemment le sens commun, est bien difficile à justifier, et les raisons intéressent surtout les professionnels.

A ce propos
www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/info_verte/nomenclature/nomenclature.htm
Si vous maîtrisez l'anglais et avez de l'aspirine sous la main, le site des "pros"
www.bgbm.fu-berlin.de/iapt/nomenclature/code/SaintLouis/0000St.Luistitle.htm
La traduction en français du Code de St Louis est désormais disponible grâce à Tela botanica
www.tela-botanica.org/code
Si vous cherchez de l'information sur le nom d'une famille
www.inform.umd.edu/PBIO/fam/ncu.html
Pour le nom des genres, l'Index nominum genericorum plantarum, un index (anglophone encore !) de tous les noms de genre
//rathbun.si.edu/botany/ing/
Pour les noms d'espèces enfin où l'internaute accède à une version complétée du fameux "Index de Kew ", ressource rare, chère et d'usage peu aisé avant sa mise en ligne
www.ipni.org/index.html
l'Index synonymique de la flore de France du regretté Michel Kerguélen
www.inra.fr/flore-france/index.htm
À partir de cet index, un formidable travail de mise à jour et d’organisation en base de données a été réalisé par le Réseau Tela botanica. Cette Base de données nomenclaturales de la flore de France fait aujourd’hui référence et peut aussi bien être interrogée à partir de noms scientifiques que de noms vernaculaires dans les principales langues d’Europe.
www.tela-botanica.org/index.php?project=tela&locale=fr&level1=donnees
Quelques outils sur Internet pour trouver les noms des plantes et les identifier
www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/biblio/bottin/botanique.htm
Une ressource à ne pas négliger est offerte par le GRIN (Germplasm Resources Information Network)
www.ars-grin.gov/npgs/tax/taxecon.html
Et puis si la nomenclature vous semble un désert trop aride, ou simplement pour rigoler un peu
//home.earthlink.net/~misaak/taxonomy/taxPuns.html
Pour vous familiariser avec les racines latines des noms de plantes, mais il faut savoir que l'étymologie est aussi un sport à haut risque, et que beaucoup de bêtises ont été écrites
//pages.infinit.net/belber/annehtm/raclatine.htm
La synthèse réalisée par Tela Botanica
montre bien, avec le cas du narcisse, que l'étymologie n'est pas toujours aussi évidente que ce que l'on pense

//wiki.tela-botanica.org/syntheses/wakka.php?wiki=CasEtymologie
Enfin, une autre stratégie consiste à soumettre le nom sur lequel on recherche de l'information directement à des moteurs comme :
google, yahoo ou scirus


La toile botanique n° 64
Patrimoine potager sur la toile

Cet été encore, vous vous êtes désespérés au rayon fruits et légumes de l'hypermarché ! Les concombres avaient tout de ces jouets en plastique pour dînette d'enfants, les melons jouaient au concombre et les tomates… à rien, juste un support aqueux et insipide pour la vinaigrette. En plus, elles venaient tout droit des serres de Hollande (que vous fussiez à Brest ou à Nice) ; et le gaspillage d'énergie qu'elles représentaient, du chauffage de la serre aux camions de transports puis aux chambres froides du magasin, a donné un goût amer à votre salade, la pauvrette, elle n'avait pourtant pas besoin de ça. Et même si vous avez cassé la tirelire pour vous offrir de la tomate branchée, c'est la mode, et en plus elles sont parfois produites localement, vous avez dû convenir que tout ça ne vaut pas une tomate de jardin.

La tomate, nous y voilà, ce fruit (oui, du point de vue botanique, c'est un fruit) capable de nous faire fondre de plaisir quand elle est vraiment bonne, doit venir d'un jardin. C'est probablement la plante potagère qui incite le plus à s'essayer au jardinage. Un pot sur le balcon, un coin discret dans une zone délaissée, un potager peuvent l'accueillir, et même dans un jardin d'agrément on peut lui faire une place. Puis, quand on s'y est mis, on s'aperçoit que jardiner n'est pas si sorcier. On est prêt alors pour participer à la sauvegarde des variétés rares ; car pourquoi s'embêter à cultiver de la ‘Roma’ ou de la ‘Saint-Pierre’, autant faire quelque chose de vraiment bon… et lutter en même temps contre l'érosion génétique des variétés maraîchères. Même un petit coin de balcon permet d'adopter une variété menacée, de la perpétuer et de découvrir des trésors. Mais voilà, le commerce de ces variétés est quasi illégal, plutôt confidentiel, et il n'est pas facile de se procurer des semences.



L'association Kokopelli est parmi les plus connues
www.kokopelli.asso.fr
Une page sur les courges
//sfa.univ-poitiers.fr/commedia/docu99/boisumeau/PAGE1.htm
forums et listes de discussions pour échanger des semenses...
//forum.aceboard.net/index.php?login=7854
Site plus pro avec
www.chez.com/graines/index.html
pour une liste de catalogues de semences biologiques ou non traitées
www.lesbeauxjardins.com/magazine.htm
Nos cousins québécois ont hérité de la passion anglaise pour les jardins
www.lesbeauxjardins.com/catalogues/catalogues-org.htm
site québécois propose une liste de liens pour « jardiner un potager »
www.mylinea.com/potager/associations/
Aspects sociaux du jardinage. Un dossier très intéressant, rédigé par Jean-Marie Chapeau, se télécharge (en pdf).Sur la gauche de l'écran cliquez sur « Des gestes plus grands que la panse », puis dans la page qui s'affiche sur Dossier 6 « Cultivons la ville. Agriculture urbaine et jardinage social ».
www.santepub-mtl.qc.ca/Publication/index.html
En choisissant les graines, les fruits qui lui semblent le mieux adaptés à ses besoins, le jardinier perpétue la coévolution de l'homme et de ses plantes nourricières. Pour découvrir cet aspect, une visite du site de l'association Graines de vie s’impose
//graines.free.fr/index.htm
www.banque-photo.com/graines/modules/news
www.graines.org/
La Garance voyageuse a déjà parlé de l'association Ponema et de sa démarche pour des jardins naturels et sauvages, remplis de vie et de diversité...
www.ponema.org/plan.php3
... des adresses utiles pour se procurer des semences et inviter la vie sauvage, plantes et animaux
www.ponema.org/article.php3?id_article=87
les sites sur l'agriculture biologique abondent et le choix est difficile. Sur le site ci-dessous, vous trouverez des fiches détaillées sur les modes de culture, les maladies, les traitements et les variétés, fiches qui devraient bien vous aider dans vos débuts (ou suites) au jardin.
//jacques.lautre.net/jardin/


La toile botanique n° 63
Plantes et humour sur la toile

Cet été encore, vous vous êtes désespérés au rayon fruits et légumes de l'hypermarché ! Les concombres avaient tout de ces jouets en plastique pour dînette d'enfants, les melons jouaient au concombre et les tomates… à rien, juste un support aqueux et insipide pour la vinaigrette. En plus, elles venaient tout droit des serres de Hollande (que vous fussiez à Brest ou à Nice) ; et le gaspillage d'énergie qu'elles représentaient, du chauffage de la serre aux camions de transports puis aux chambres froides du magasin, a donné un goût amer à votre salade, la pauvrette, elle n'avait pourtant pas besoin de ça. Et même si vous avez cassé la tirelire pour vous offrir de la tomate branchée, c'est la mode, et en plus elles sont parfois produites localement, vous avez dû convenir que tout ça ne vaut pas une tomate de jardin. La tomate, nous y voilà, ce fruit (oui, du point de vue botanique, c'est un fruit) capable de nous faire fondre de plaisir quand elle est vraiment bonne, doit venir d'un jardin. C'est probablement la plante potagère qui incite le plus à s'essayer au jardinage. Un pot sur le balcon, un coin discret dans une zone délaissée, un potager peuvent l'accueillir, et même dans un jardin d'agrément on peut lui faire une place. Puis, quand on s'y est mis, on s'aperçoit que jardiner n'est pas si sorcier. On est prêt alors pour participer à la sauvegarde des variétés rares ; car pourquoi s'embêter à cultiver de la ‘Roma’ ou de la ‘Saint-Pierre’, autant faire quelque chose de vraiment bon… et lutter en même temps contre l'érosion génétique des variétés maraîchères. Même un petit coin de balcon permet d'adopter une variété menacée, de la perpétuer et de découvrir des trésors. Mais voilà, le commerce de ces variétés est quasi illégal, plutôt confidentiel, et il n'est pas facile de se procurer des semences.

De petites animations rigolotes mettant en scène des plantes,
iquebec.ifrance.com/aventures/animation_plantes_1.htm
www.card-online.net/envoicard.asp?image=humour/ditfleurs_c.gif
www.jeanphir.freesurf.fr/dossiers/
D'autres sites ont une rubrique humour incluant bêtes et plantes, comme
monsite.wanadoo.fr/UltraTerrestre/index.jhtml
Vous voulez savoir si vous êtes à votre insu devenu un malade du jardinage ? Un test rigolo vous attend à
/jardirama.free.fr/divers/jardimal.htm
Toujours au jardin, le site « un jardin en Ariège » est un plaisir, rempli de clins d'œil et d'humour
malbreil.ifrance.com/malbreil/
J'ai bien rigolé aussi sur le site québécois
pages.infinit.net/sgm/jardin1.htm
On peut trouver quelques blagues incluant des plantes bon, l'humour n'est pas toujours facile à partager, et tout n'est pas d'un goût parfait.
www.afleurdepau.com/Nature/Plantes/Frame.htm
triesse.rsi.fr/melon/humour.php?task=view&articleID=32
www.humourqc.com/blagues.php3?cat=33
Les sites spécialisés tout à fait sérieux savent parfois faire la part de l'humour. Site « cactomaniaque » à l'humour piquant...
www.lecactusurbain.com/
Appétissant humour cannabique
www.cannabiculteur.com/cannabis/h1.html
L'inventeur de « l'humour vert », où l'on peut même y proposer ses blagues « vertes »,est à :
perso.wanadoo.fr/franck.aupetit/humour.htm
J'avais envie d'y soumettre cette devinette : qui est donc ce petit hêtre plein de charme qui est un peuplier quand il a fini son bouleau ? ou ce doublé approximatif mais désarmant : l'Acer lapinum, l'érable de lapin, est complètement inutile, à sert à rien.
Le must est bien sûr anglais pour une présentation fournie du garden humour.
L'humour british est impayable.

home.golden.net/~dhobson/

Oui, il est possible de se fendre la pêche sur la toile, même si on se plante parfois.



La toile botanique n° 62
Les plantes ont-elles un passé sur la toile du futur ?

Comme tout le monde, les plantes ont évolué. Quand on pense aux temps anciens, on pense tout de suite aux mammouths et aux dinosaures, à Jurassic Park, à des gros os fossiles. Mais pour nourrir ces grands fainéants, il fallait bien qu'il y ait des plantes ! Toujours à elles de faire le travail de la photosynthèse, grâce à la chlorophylle. Mais voilà, tout le monde fait semblant de rien, et même les botanistes ne se sentent généralement pas très attirés par ces marques charbonneuses, les fossiles de plantes. Ce n’est pas très parlant, les pierres. On trouve donc très peu de choses dans les ouvrages "grand public" sur les plantes du passé.
Alors, si vous voulez savoir à quoi ressemblaient les plantes d'avant nos plantes et nos paysages du passé, eh bien c'est difficile. Et votre bibliothèque communale risque bien d'être fort dépourvue. Voici une sélection de sites consacrés à la paléobotanique. Certains sites ont de belles images. Donnez-leur une chance de vous séduire et de vous aider à découvrir que la flore actuelle n'est que la dernière page d'un roman qui en contient des milliers.



Pour une introduction pas très illustrée mais site est assez riche,
users.skynet.be/dhs/fossiles/index.htm
On trouvera quelques éléments sur l'histoire de l'évolution du ginkgo à
ginkgo.liste.free.fr/paleo.htm
Si on veut voir plus de fossiles voici un site entretenu par le Muséum national d'histoire naturelle
www.mnhn.fr/mnhn/paleontologie/paleobotanique/index.htm
Pour un cours de niveau universitaire, on trouvera des éléments de paléobotanique au chapitre II. et de bonnes illustrations
www.ujf-grenoble.fr/JAL/Choler/BEV/index.htm
En anglais et peu abordable, le site de l'International Organization of Palaeobotany
iop.biodiversity.org.uk/
Mais un autre site allemand s'avère très efficace
www.uni-wuerzburg.de/mineralogie/palbot1.html
Collections d'images exceptionnelles
www.mindspring.com/~michaelg2/HOTLINKS_4.html#Paleobotany
Un autre site remarquable, celui du laboratoire de paléobotanique de l'université de Manchester
www.earth.man.ac.uk/research/pb_web/pb_main.htm
L'histoire d'une paléobotaniste étonnante, l'écossaise Marie Stopes (1880-1958), avocate de la régulation des naissances et de la révolution sexuelle en… 1910, et qui a donné son nom à un grand nombre de centres de planning familial à travers le monde ! Elle est aussi l'auteur d'un grand nombre d'articles et d'ouvrages, dont le fameux Catalogue of Mesozoic plants in the collections of the British Museum qui reste une référence.
www.nrcan.gc.ca/gsc/calgary/canpal/pastlives/index_f.html
Pour ce qui est des paléobotanistes francophones, difficile de trouver quelque chose !
Pas de site pour rappeler l'œuvre de grands noms comme Adolphe Brongniart, Oswald Heer ou encore Edouard Boureau. Le comte Gaston de Saporta ne bénéficie que de quelques lignes sur le site du Muséum d'Aix-en-Provence

www.museum-paca.org/aix-en-provence-historique.htm
Enfin, pour terminer sur une note un peu plus positive, l'attrait des fossiles de plantes a inspiré, de façon un peu inattendue, des sites de promotion touristique :
www.montsdorb.com/curiosites_decouvertes.html, promobm.com/tourisme/graissessac/patrim.htm
www.sessenheim.net/geologie.html



La toile botanique n° 61
Une toile au parfum

Si l'informatique se prête mal à l'usage des parfums (vous pouvez toujours essayer l'aspersion de votre clavier…), elle permet d'accéder à beaucoup d'information sur les parfums. Un moteur comme Yahoo renvoie à plus de 15 000 adresses pour une interrogation « plantes + parfums », dont beaucoup de pages commerciales, et il faut un peu trier.

Cette chronique tente de présenter une liste de sites selon une progression logique.

Pour commencer par les bases :
www.museesdegrasse.com/MIP/html/MIP_accueil.htm
Puis la Maison des plantes aromatiques et médicinales de Buis-les-Baronnies :
www.maisondesplantes.com/
Ou encore de l'Osmothèque, le « conservatoire international des parfums »
www.cg78.fr/culturel/musees/44_musee.htmspan class="liensrevue"
Le guide pratique des visites à faire autour de la parfumerie… et de Nice pour les veinards !!
www.nicetourism.com/pro/FR/pages/loisirs/parfumeries.html
L'exposition Parfums d'Égypte propose mallettes pédagogiques et posters présentant l'histoire et les utilisations des parfums et cosmétiques
www.france.diplomatie.fr/culture/expositions_scientifiques/parfums
_egypte/page_01.html

Voici un étonnant poème de Musset tout droit venu du temps où l'haleine des jeunes filles éclipsait tous les parfums floraux !
http://poesie.webnet.fr/poemes/France/musset/96.html
L'amour n'est plus ce qu'il était, même si les parfums ont inspiré de bien beaux vers...
www.culture.fr/culture/dglf/francais-aime/parfums/default.htm
Pour préparer votre prochain exposé en classe, alors vous apprécierez le travail réalisé par la classe de CM2 (1996) de Mme Lila Ferro à l’école Pra d'Estang de Grasse (Alpes-Maritimes)
www.ac-nice.fr/physique/parfum/dist.htm
Une bibliographie utile :
http://education.cite-sciences.fr/education/createurs/fs_parfum.htm
Présentation d'épices et de parfums, mais pas mal de coquilles sur les noms latins de plantes
www.ifrance.com/aux100000epices/extraits.htm
Le site du très officiel Institut technique interprofessionnel des plantes à parfums, médicinales et aromatiques
www.iteipmai.asso.fr/default.htm
Tout cela donne envie de passer aux travaux pratiques... conseils pour réaliser son jardin parfumé :
www.canoe.qc.ca/ArtdevivreHabitationJardins/avr19_fragrances_b.html
Voici une liste de plantes parfumées
www.jardinyr.com/site/pdynam/collecti/parflist.html
Et un site adapté aux enfants :
www.jardinons-alecole.org/pages/cultur61.asp
Un dossier intitulé « Petites histoires de parfums au jardin » à lire :
www.plantes-et-jardins.com/magazine/dossier/index.asp?dos_id=40
Enfin, question livres, voir par exemple
www.chez.com/jardinades/jardin%20parfume.htm
Et puis, si vos travaux pratiques, c'est de vous inonder de « sent-bon »...
www.scentedproducts.on.ca/factshfr.htm
Découvrir notre olfaction :
http://membres.lycos.fr/papidoc/506Ellisodoratchap1.html
Aromathérapie et aromachologie :
www.geranium-bourbon.com
Si une approche plus ésotérique vous tente un site anglais (avec quelques pages en français)
www.levity.com/alchemy/home.html
Si vous cherchez plutôt un stage pratique :
www.educ-envir.org/~euziere/ed-flore/Sommaire.html
Les parfums sont source d'inspiration pour des démarches originales.
GE-02 Les cinq continents, parfum pour rapprocher les communautés humaines, est composée uniquement d’huiles essentielles en provenance des cinq continents. Pour le découvrir...

www.ge02.ch/parfums.htm
La Tour des parfums de Mosset pour humer les senteurs de toute l'Europe
www.jtosti.com/visiter/castellane.htm
Et puis l'aventure c'est aussi l'exotisme olfactif, mais quand on pense « parfums d'Orient », on ne pense pas tout de suite aux légumes...
www.ledevoir.com/2002/08/17/7256.html
Mais nous sommes également l'exotisme des autres...
www2.ville.montreal.qc.ca/jardin/propos/parfums_mediterranee.htm
En guise de conclusion, un OWNI (objet webique non identifié), les bilans 2000 et 2001 d'une grande multinationale
www.givaudan.com/appl/inet/gwpubs.nsf/(sv-all)/ar_2001_fr-9EBB!OpenDocument
( cliquez sur l'icône de l'image .pdf)



La toile botanique n° 60
Éloge des sites amateurs

La Toile de cette Garance fait l'éloge des sites "amateurs".
À travers une grande diversité des sites Internet, les amateurs apportent une contribution colorée et joyeuse à la botanique.



Superbe collection photographique de fleurs //erick.dronnet.free.fr/belles_fleurs_de_france/index.htm
//perso.wanadoo.fr/erick.dronnet
Orchidées tropicales :
//gerard.body.chez.tiscali.fr/index.htm
Fuchsias sur ton fuchsia ...
//fuchsia.passion.free.fr/site/index.php
Poésies, peintures et casse-tête :
www.tadine.ca
Peintures à l'huile de fleurs et aquarelles :
www.annedrouin.com
//solangemailet.chez.tiscali.fr/index.html
Sites outils de travail et de discussion :
http://gilles.carbonnel.free.fr
www.flore-reunion.com/frame.html
//sgentiana.free.fr/sommaire.html
L'association Gentiana lance une opération d'inventaire des fleurs du bord de route :
//sgentiana.free.fr/pages%20html/Evenements/Evenements.htm


La toile botanique n° 59

Allons batifoler sur le net !

Dans la rubrique de ce numéro spécial, Marc Philippe nous invite à aller batifoler sur le net !
Il nous propose des sites savants ou sympas choisis pour illustrer ou compléter les articles de ce numéro de La Garance.



Plantes aphrodisiaques :
www.aci-multimedia.net/feminin/aphrodisiaque.htm
www.medecines-douces.com/impatient/hs24/aphro.htm
Plats aphodisiaques et les superstitions liées au thé :
www.medecines-douces.com/impatient/hs24/phyto.htm
www.saveurs.sympatico.ca/ency_3/haricot/chiche.htm
//stampf.lutin.free.fr/the/superstitions.htm

Chapitre humour : les vertus du thym sauvage de La Conche :
www.cantalou.net/conseils/cons2a.html
Pour une belle synthèse savante sur l'histoire de la séxualite :
//anthro.unige.ch/evolution/EvolSex.htm
www.biologie.ens.fr/fr/ecologie/thematiques/socialiteetgenetique/
socialitegenetique.html

Site un peu plus exitant, une belle approche esthétique pour cet alphabet et ses textes :
//membres.lycos.fr/jplapo/solil5b.htm
Un peu de verve rabelaisienne ! Tout savoir sur le Pantagruelion...
/www.interpc.fr/mapage/westernlands/Pantagruelion.html
Mythes et traditions :
//stehly.chez.tiscali.fr/lemythe3.htm
www.alessentiel.com/mag/n10/feuille5.html
www.histgeo.com/femmes.html
www.pulaaku.net/defte/ahb/aspects/rapports.html
www.jacaranda.be/foret/infosusa.htm
www.khaoula.com/henna.htm


La toile botanique n° 58

Arbres en ligne, surfez sur les arbres

 
Arbres en ligne, surfez sur les arbres.
Une sélection de sites Internet consacrés aux arbres...



Site des producteurs canadiens d'arbres de Noël :
www.christmastree.net/home_fra.htm
Entre cabane et escalade, l'accobranche est branché !
www.accrobranche.org
//manipcordes.free.fr
Pour le plein d'info :
//membres.lycos.fr/helardot/
Arbres remarquables :
//perso.wanadoo.fr/niconico/
www.tree-register.org
Deux pistes pour protéger les arbres :
www.greenpeace.fr./campagnes/forets/index.htm
www.capmedia.fr/arbres/
Clin d'oeil
www.aupresdesonarbre.com
Arbres en image, de la sculpture aux fossiles :
www.mairie-perpignan.fr/Fraternite/Fraternite-FR-9.asp
www.webshots.com/g/33/618-sh.html
www.cg67.fr/tlbr/page.asp?numero=11&i=16
//users.skynet.be/dhs/fossiles/plan2.htm


La toile botanique n° 57

Légumes à la sauce www

 
C'est de cuisine dont il est question dans cette toile de printemps, de quoi s'émoustiller les papilles ! Bon appétit...


Des recettes du monde entier :
//saveurs.sympatico.ca/ency_3/3mscom.htm
//nicolas.dano.free.fr/recettes/
Recettes ciblées plus légumes :
www.vegelist.online.fr/index.php3?pg=recette&tab=2#
www.cuisine-vegetarienne.com
Sites Anglo-Saxons :
//vegetarian.allrecipes.com/directory/
//vegkitchen.com/global.html
"Just for the fun" le site de la très officielle Vegetarian Society :
www.vegsoc.org/cordonvert/recipes/index.html
Très tendance, les légumes oubliés :
www.ohlegumesoublies.com/index2.htm
Quelques légumes rois ont leur propre site !
//monsite.ifrance.com/brocolis/
www.inforoutes-ardeche.fr/tourisme/TRUFFOLE.htm
Le site de la profession (producteurs) :
www.10parjour.net/
Pour finir, menus de réceptions données par nos dirigeants de Napoléon à Chirac...
www.menustory.com/index.htm


La toile botanique n° 56

Dans la jungle des sites parlant de la forêt tropicale

L'imprécision du français quant au terme "forêt tropicale" est gênante pour des recherches précises sur ce thème nous confie Marc Philippe qui nous propose sa sélection dans cette jungle des sites parlant de la forêt tropicale !


Vue générale :

www.geocities.com/patapouf007/
/www.amisdelaterre.org/foret/index.html
Balades amazoniennes sur le Web :
www.pbs.org/journeyintoamazonia/
www.euronet.nl/users/mbleeker/suriname/suri-fr.html
//kourou.cirad.fr/silvolab
Quelques sites pour enfants :
www.toucansam.kelloggs.ca/fre/enter.htm
//cyberechos.creteil.iufm.fr/cyber10/ailleurs/
Que font les chercheurs français...
www.cnrs.fr/dossiers/dosclim/rechfran/4theme/paleo/foretamazonie.html www.cirad.fr/presentation/idr/fth.htm
A propos du célèbre Radeau des Cimes :
http://tamba.multimania.com/radeau.htm
www.tela-botanica.org
Pour la protection des forêts tropicales :
www.earthaction.org/fr/archive/98-06-forima/alert.html
www.ran.org
www.rainforestweb.org
www.ulb.ac.be/soco/apft/
Les industriels des bois tropicaux s'expliquent :
www.boistropicaux.com
Une association dont a déjà parlé La Garance :
//personal.nplus.gf/~pagouti/introduction.htm
De quoi faire un exposé sur la forêt en général :
//fr.encyclopedia.yahoo.com/articles/cl/cl_2247_p1.html


La toile botanique n° 55
Premiers pas botaniques sur l'Internet

Premier pas botanique sur l’Internet. Pour vous je ne sais pas , mais pour moi les fleurs c'est dehors, dans le champ, loin des claviers et des prises de courant, dans ce monde magique où l'on peut encore se croire en dehors du « cyber-espace ». J'aime sentir le poids d’une flore dans le sac à dos, son allure de bible et le contact de ses pages passionnantes. Mais voilà, il faut bien reconnaître que le « Web » permet des choses merveilleuses. L'Internet fourmille de sites passionnés, parfois passionnants. L'idée de cette rubrique est de présenter des outils efficaces, des sites « agréables ou curieux », de la façon la moins « branchée » et la plus claire possible.
Internet, il faut s'y mettre, et il n'est pas toujours facile d'y trouver une réponse à une question précise.

Pour trier dans les sources où chercher, il y a en gros deux stratégies. La première consiste à utiliser un moteur de recherche puis dans le cadre prévu le (ou les) mot-clé de la recherche.
//fr.yahoo.com/
//home.fr.netscape.com/fr/escapes/search/netsearch_2.html?b
Pour ce qui est de la botanique, il est recommandable de faire la même chose sur les équivalents anglophones (anglais et américains essentiellement) de ces moteurs ; on obtient régulièrement jusqu'à dix fois plus de réponses.
Une autre stratégie consiste à visiter des sites recensant les sites botaniques. Les francophones apprécieront entre autres L'écologie sur la toile
www.amisdelaterre.org/ecotoile
Les sites d'organismes et d'associations ont également fréquemment une liste de liens, comme celui du Jardin botanique de Nancy
www.cjbr.uhp-nancy.fr/liens.html
Le must pour les annuaires de sites botaniques est anglophone, c'est l'Internet Directory for botany. Et si l’on n'obtient pas la réponse attendue, on peut habituellement trouver l'adresse d'un spécialiste à qui poser sa question
//pbil.univ-lyon1.fr/botany/botany.html
Pour les fois où l'on a simplement envie de se balader, sans question précise, on peut commencer à
//fr.dir.yahoo.com/Sciences_et_technologies/Biologie/Botanique/
S'affiche une liste de catégories et de sites. On clique au gré de l'humeur, on va voir, il y a des liens qui semblent intéressants, c'est parti pour une balade de site en site :
D'une page parlant du jardin de Monet à Giverny
//giverny.org/gardens/jardins.htm
on passe à une présentation de la flore de montagne
www.gentiane.net/
du site de l'association écossaise des amateurs de chrysanthèmes
//hometown.aol.com/pbar580/index.htm
on part vers celui d'un allemand passionné de champignons
www.pilzepilze.de/
C'est le surf, qui ne laisse pas beaucoup de souvenirs, mais qui est aussi, parfois, l'occasion de découvertes étonnantes.