|
 |
|
 |
|
La
flore des Cévennes Constituant
la limite sud du Massif Central, les vallées cévenoles bénéficient
d'une nette influence méditérranéenne. Elles contrastent particulièrement
avec les régions plus méridionales voisines, notamment par la
dominance du schiste qui forme des reliefs particulièrement
escarpés malgré l'altitude peu importante de ce massif.
La
chênaie verte
Comment parler de la végétation des vallées
cévenoles sans commencer par le chêne vert (Quercus ilex).
Essence dominante naturelle des régions méditerranéennes, l'yeuse
règne sur tous les coteaux bien exposés. Les paradoxes de la
nature font de son bois l'un des meilleurs combustibles qu'il
soit, alors qu'il pousse sous des climats relativement doux
! Dans les Cévennes, sa flore compagne est particulièrement
peu variée, notamment à cause de son couvert dense. On y rencontre
diverses lianes, rendant souvent ces sous-bois impénétrables.
La Garance voyageuse (Rubia peregrina), proche cousine
de la garance des teinturiers dont les racines fournissaient
une teinture rouge, en fait partie. C'est une espèce parfois
envahissante, ne se contentant pas des couverts forestiers puisqu'on
la croisera aussi en lisière et dans les maquis. Autre liane,
la salsepareille (Smilax aspera), la célèbre herbe
des Schtroumpfs n'a vraiment rien d'appétissant, avec ses feuilles
vernissées et tachées de clair, armées d'aiguillons.
Par contre le tamier (Tamus communis) est parfois consommé
à la manière des asperges. Mais il faut bien reconnaître que
même les toutes jeunes pousses de cette herbacée grimpante restent
amères ; la plante adulte est d'ailleurs toxique et possède
des propriétés antiechymotiques, d'où son nom vernaculaire "
d'herbe aux femmes battues ".
Les amateurs de fougères remarqueront aussi une espèce voisine
du capillaire noir, l'asplénium onoptéris (Asplenium onopteris),
qui se reconnaît à ses frondes beaucoup plus fines aux extrémités,
lui conférant un port " plus aérien ".

La châtaigneraie
Si le botaniste présente
en premier lieu le chêne vert et son cortège,
l'ethnologue donnera la primauté au châtaignier
(Castanea sativa), l'arbre à pain des
Cévennes.
Cet arbre a longtemps été la base de l'économie
rurale cévenole, fournissant bois d'œuvre
et de chauffage et surtout la châtaigne, aliment
principal durant la majeure partie de l'année.
Aujourd'hui, l'ensemble de la châtaigneraie cévenole
est relativement dégradée, à l'exception
des vergers entretenus par quelques producteurs. Ici,
comme sous le chêne vert, la diversité floristique
n'est pas très élevée.
Toutefois, ces sous-bois s'illuminent en automne des grandes
fleurs jaunes des sauges glutineuses (Salvia glutinosa).
Cette espèce, assez peu répandue en France,
est très abondante dans les Cévennes. Fréquente
aussi, mais de préférence en lisière,
l'aristoloche ronde (Aristolochia rotunda) est
bien plus discrète, ses fleurs brunes n'attirant
guère le regard. C'est toutefois une plante fort
élégante pour qui sait l'admirer. |
 |
 |
 |
|
Aristolochia
rotunda |
Le
maquis
Milieu plus ouvert, le maquis est une autre constante
des paysages cévenols.
On y rencontre quatre espèces de bruyères, constituant
souvent l'essentiel de ces milieux. La plus abondante
est la bruyère arborescente (Erica arborea) panachant
de petits nuages blancs les coteaux siliceux de notre
région au début du printemps. La bruyère à balais (Erica
scoparia) ne signale sa discrète floraison au promeneur
que par les fines pluies de pollens qu'elle abandonne
au moindre contact avec sa ramure. Elle se distingue de
la première par ses rameaux glabres (sans poils), tandis
que ceux de la bruyère arborescente sont légèrement cotonneux. |
 |
 |
La bruyère cendrée (Erica cinerea)
et la callune (Calluna vulgaris) sont aussi bien
représentées dans ces maquis. Parmi les arbustes fréquents
de ces milieux, les filaires (Phillyrea angustifolia
& P. latifolia) sont des espèces proches des
troènes. |
|
Erica arborea |
 |
|
|

Calluna vulgaris |
 |
L'arbousier (Arbustus unedo) ne doit pas être
confondu avec l'argousier arbrisseau drageonnant et épineux
croissant sur les sables littoraux et les rives du Rhône.
L'arbousier est aussi appelé arbre aux fraises, car ses
fruits rouges et comestibles en novembre rappellent ceux
du fraisier.
Autre arbrisseau très fréquent. le ciste à feuilles de
sauge (Cistus salviifolius), aux élégantes fleurs
blanches. |
 |
 |
 |
|
|
|
Erica cinerea |
 |
|
|
|
|
Bien plus rares
sont les cistes de Pouzolz (Cistus pouzolzii)
et à feuilles de peuplier (Cistus populifolius),
tout deux protégés.
Le premier doit son nom au botaniste De Pouzolz auteur
d'une flore gardoise en 1862. Cet arbrisseau reste bas
et se reconnaît à ses feuilles grises et ondulées. Le
second est au contraire un arbuste bien plus vigoureux
aux feuilles pétiolées et en cœur à la base.
Toujours dans la famille des cistes (Cistacées), les halimiums
sont représentés dans la région par l'halimium faux-alysson
(Halimium lasianthum subsp. alyssoïdes) et l'halimium
en ombelle (Halimium umbellatum). |
|
 |
|
 |

|
|
Cistus pouzolzii |
|
Cistus populifolius |
Les
rochers secs
Intimement
liées aux maquis, les zones rocheuses hébergent une multitude
d'espèces, remarquables autant par leurs aspects que par
leurs nombreuses adaptations (succulence, réduction de
la surface foliaire, port en coussin, production d'essences
volatiles...).
Les orpins, plantes succulentes de la famille des Crassulacées,
en sont la parfaite illustration. Dans les Cévennes, on
en rencontre fréquemment huit espèces. Parmi celles-ci,
citons l'orpin à feuilles courtes (Sedum brevifolium),
formant sur murs et rochers de petits coussins grisâtres
à rougeâtres. |
 |
 |
Sedum
brevifolium |
 |
|
|
 |
 |
En France, il n'est présent
en dehors des Cévennes que dans les Pyrénées et la Haute-Vienne.
L'orpin hérissé (Sedum hirsutum) mérite aussi
d'être cité: il se reconnaît à ses feuilles hérissées
de petits poils.
Le muflier asaret (Asarina procumbens), curieuse
petite gueule-de-loup jaune aux feuilles arrondies est
très fréquent dans la région. Il s'agit d'une plante endémique
du Sud de la France et du nord-est de l'Espagne. |
Sedum hirsutum |
 |
|
|
En début d'été, ces rochers
sont un véritable festival de couleurs, lorsque se marient
les coussins roses de l'oeillet du granit (Dianthus
graniticus), et le jaune vif de l'andryale à feuilles
entières (Andryala integrifolia), jolie Composées
au feuillage cendré.
Cendrées aussi, les feuilles de la centaurée en peigne
(Centaurea pectinata) dont les fleurs rosées
accompagnent aussi les précédentes. Elle doit son nom
aux appendices de ses bractées qui sont complètement recourbés,
rappelant effectivement un peigne.
Cette période marque la fin de la floraison d'une espèce
fort remarquable par ses fleurs rappelant celles d'un
gros pissenlit d'un jaune très typique, l'urosperme de
Daléchamps (Urospermum dalechampii). |
 |
 |

|
|
Urospermum dalechampii |
Les rochers humides
Les zones de suintements des rochers siliceux
sont particulièrement précieuses et abritent tout un cortège
d'espèces rares et protégées, notamment des ptéridophytes (fougères
et plantes alliées).
C'est le cas de l'ophioglosse des Açores (Ophioglossum
azoricum) et de l'isoète de Durieu (Isoetes duriaei)
toute deux très discrètes et protégées. L’ophioglosse
se contente de produire une fronde en forme de langue,
surmontée d'un petit épis portant les spores, le tout
mesurant moins de 13 cm. L’isoète posséde des feuilles
linéaires se confondant avec celles des graminées et des
scilles. A peine plus fréquents. les cheilanthes sont
représentés dans les Cévennes par le cheilanthe de Tinéo
(Cheilanthes tinaei) et le cheilanthe d'Espagne
(Cheilanthes hispanica). Ces fougères ont la
particularité de se dessécher et de pouvoir redevenir
vertes dès qu'il pleut, à la manière des mousses. C'est
la capacité de reviviscence. Les zones de suintements
des rochers siliceux sont particulièrement précieuses
et abritent tout un cortège d'espèces rares et protégées,
notamment des ptéridophytes (fougères et plantes alliées).
C'est le cas de l'ophioglosse des Açores (Ophioglossum
azoricum) et de l'isoète de Durieu (Isoetes duriaei)
toute deux très discrètes et protégées. L’ophioglosse
se contente de produire une fronde en forme de langue,
surmontée d'un petit épis portant les spores, le tout
mesurant moins de 13 cm.
|
 |
 |
 |
|
Ophioglossum
azoricum |
L’isoète posséde des feuilles linéaires se confondant
avec celles des graminées et des scilles.
A peine plus fréquents. les cheilanthes sont représentés dans
les Cévennes par le cheilanthe de Tinéo (Cheilanthes tinaei)
et le cheilanthe d'Espagne (Cheilanthes hispanica).
Ces fougères ont la particularité de se dessécher et de pouvoir
redevenir vertes dès qu'il pleut, à la manière des mousses.
C'est la capacité de reviviscence.

Les espèces introduites
Terminons ce petit aperçu par
quelques mots sur les plantes introduites. La douceur
du climat permet en effet l’installation de nombreuses
espèces non indigènes.
Parmi les ornementales " échappées " des jardins, citons
les impatiences (Impatiens balfouri & I.
glandulifera) et le pavot de Californie (Eschscholtzia
californica).
Mais l'on rencontre aussi des graminées tropicales (Sporolobus
indicus, Paspalum dilatatum...), des euphorbes naines
nord-américaines (Euphorbia maculata), tout ce
petit monde prospérant essentiellement aux bords des routes
ou des cours d'eau.Toutefois certaines de ces introduites
peuvent devenir envahissantes, voire même de véritables
pestes végétales. C'est le cas, par exemple du robinier
(Robinia pseudoacacia), colonisant de nombreuses
ripisylves (forêts riveraines). |
 |
 |
Robinia
pseudoacacia |
|
 |
Impatiens
balfouri |
|
 |
Euphorbia
maculata |
|
|
|
|