|
Petit intermède
sur les coquelicots
Coquelicots
Papaver argemone (droite)
et Papaver rhœas
Papaver hybridum
|
|
Il y a plusieurs
espèces de coquelicots ! Si leur aspect et la couleur
des fleurs sont sensiblement différents, on les
identifie surtout à partir de leur capsule, du type
de poils sur le pédoncule ou de la forme des filets
des étamines :

(n°1 à n°4 de
droite à gauche)
- le
coquelicot argemone n°1 sur la photo (Papaver
argemone L.) a une capsule oblongue en massue
hérissée de poils, et pousse sur sol calcaire ou
acide,
- le
coquelicot hybride ou coquelicot intermédiaire n°
2 sur la photo (Papaver hybridum L.) a une
capsule ovoïde presque ronde hérissée de poils,
et pousse sur sol calcaire,
- le
coquelicot douteux n° 3 sur la photo (Papaver
dubium susbsp. dubium L.) a une capsule
allongée en massue et les poils sont appliqués sur
le pédoncule floral, il pousse préférentiellement
sur sol acide,
- le
plus commun, le grand coquelicot n° 4 (Papaver
rhoeas L.) sur la photo, a une capsule
globuleuse et des poils hérissés sur le pédoncule
floral, et pousse préférentiellement sur sol calcaire.
|
Les autres espèces de coquelicots moins souvent rencontrées
:
- le
coquelicot de Lecoq (Papaver dubium susbsp.
lecoqii Lamotte) proche de P. dubium,
au latex devenant jaune pâle, plutôt présent sur sol
calcaire,
-
le coquelicot pinnatifide (Papaver pinnatifidum Moris) a une capsule
conique et étroite,
souvent sur sol acide,
- le coquelicot d’Apulie (Papaver
apulum L.) a une capsule ovoïde, très allongée
et hérissée de poils, il pousse préférentiellement
sur sol calcaire.
|
Les à-côtés
du coquelicot, recettes, trucs et combines
On peut cueillir les jeunes
rosettes feuillées pour confectionner de savoureuses
salades à partir du mois de décembre dans le sud de
la France et jusqu’en mai (loin des routes et des cultures
intensives !). Quelques pétales de fleurs peuvent être
consommées aussi en salade. On peut aussi cuisiner les
rosettes comme des épinards. En plat d’herbes, en tourtes,
en tartes …Attention, la cuisson révèle parfois une
amertume un peu déplaisante pour les palais habitués
aux goûts modernes.
Traditionnellement en
Languedoc, les rosettes des coquelicots, la roselle
(rosèla), étaient collectées pour réaliser un
excellent boudin aux herbes, le boudin à la roselle.
La tuade du cochon au sortir de l’hiver coïncidait avec
la disponibilité abondante des rosettes de coquelicot
dans les champs. La gastronomie populaire a donné des lettres de noblesse à deux sous-produits
des activités agricoles dans une étrange conjonction
réussie : celle du mariage d’une plante à fleur rouge
résultant d'un modeste désherbage avec le sang du cochon.
Les graines peuvent faire
l’objet d’une collecte patiente pour une consommation
dans les pains et pâtisseries exactement comme pour
les graines d’oeillette (Papaver somniferum).
Dès leur maturité, renversez par brassées et secouez
les capsules mûres au dessus d’un grand sac papier ouvert.
Laissez-les ensuite au soleil quelques heures sur une
feuille de papier en remuant de temps à autres, il y
a souvent un grand nombre d’insectes qui parasitent
les graines. Habitués à la pénombre, bien à l’abri dans
la capsule, ils tolèreront difficilement le grand jour
et iront rechercher l’obscurité sous la feuille de papier
d’où il sera aisé de s’en débarrasser.
Lors
de la floraison toute la plante contient des alcaloïdes
qui ont des propriétés adoucissantes (toux légère)
et calmantes et sédatives ; donc s’abstenir de
consommer de très grosses poignées de pétales
ou de graines avant de conduire. On peut confectionner
un sirop de coquelicot avec 100 grammes de pétales
secs, 1 litre d’eau bouillante et 1,5 kg de sucre.
Versez l’eau sur les pétales et laissez infuser
6 à 8 heures, puis filtrez, ajoutez le sucre.
Faites cuire en donnant un premier bouillon, vérifiez
la cuisson en versant quelques gouttes sur une
assiette froide. Celles-ci doivent rester attachées
à l’assiette.
Pour les animateurs
en herbe, le coquelicot est la fleur de la flore
française qui donne la couleur rouge la plus intense
quand on la frotte sur une feuille de papier.
Ressources bibliographiques:
- Le coquelicot, un coq qui abrutit.
G. LEMOINE, La Garance Voyageuse n°38, été
1998
- Le coquelicot, poète des champs.
A.J et B. BERTRAND, Le compagnon végétal,
1998
- Le coquelicot, fiche à télécharger
par la LPO (Ligue pour la Protection des Oiseaux)
à www.lpo.fr/refugeslpo/conseils/fiches/docs/Lecoquelicot.pdf
|
|
|
|